Tandis que la question de l'approvisionnement énergétique occupe, avec la canicule, le devant de la scène, Carrefour et RTE, gestionnaire du réseau éléctrique français, ont signé une convention le 18 juillet, par laquelle le géant du commerce s'engage à réduire sa consommation d'électricité cet hiver en cas de tensions sur le réseau.
Une convention, la première du genre, a été signée lundi 18 juillet entre le gestionnaire du réseau électrique français (RTE) et Carrefour, qui réduira sa consommation d'électricité en cas de besoin cet hiver, sur fond de difficultés nationales d'approvisionnement énergétique.
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Le géant de la distribution est la première entreprise à signer ce partenariat. Une cinquantaine de collectivités y participent déjà, la Région Bretagne devait par exemple signer mardi 19 juillet.
RTE espère que cela fera des émules. « On aspire à ce que beaucoup d'entreprises rejoignent cette initiative », a dit le président de RTE Xavier Piechaczyk, en signant cette charte avec Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, dans un supermarché du XIIIe arrondissement de Paris.
Le principe est que Carrefour, alerté par RTE en cas de signal « rouge », réduise ou décale sa consommation électrique dans ses super et hypermarchés et ses entrepôts, pour contribuer à alléger les tensions sur le réseau et à éviter des coupures.
Réduire l'intensité lumineuse, le chauffage ou décaler la cuisson des volailles... le groupe, qui peut piloter à distance et de manière centralisée la lumière ou encore les régulations chaud-froid de ses magasins, pourrait économiser jusqu'à 10 mégawatts (MW) de puissance, soit 1% de la puissance d'un réacteur nucléaire.
Signal rouge
Cette opération s'inscrit dans le dispositif de RTE « Ecowatt », un signal vert, orange ou rouge, qui permet à chacun, particuliers y compris, de voir en temps réel le niveau d'électricité disponible et d'adapter son mode de consommation.
« Le système électrique est tendu et il le sera cet hiver », entre retard dans l'essor des renouvelables, parc nucléaire en partie indisponible et tension sur le gaz russe, a rappelé Xavier Piechaczyk. « S'il fait froid, le système sera très tendu ».
Si les entreprises s'engagent à une démarche de sobriété et à « bien réagir » en cas de signal « rouge », « il n'y a pas de raison qu'il y ait des coupures nombreuses », a-t-il ajouté: « on a quelque mois pour préparer cet hiver et trouver de nouveaux leviers pour que cette coupure n'ait pas lieu (...) et cela, ça veut dire, baisser la consommation ».
Le PDG de Carrefour évoque « un devoir d'exemplarité, compte tenu de la taille de [son] parc de magasins, au contact de milliers de fournisseurs et millions de clients ».
Interrogé sur les économies d'énergie que le groupe peut tirer d'une plus grande sobriété au quotidien, il évoque d'abord « beaucoup d'investissements », pour installer des Led, des fluides réfrigérants moins polluants ou encore des congélateurs fermés plutôt que de simples bacs.
Selon le directeur développement durable du groupe, il faut compter environ dix ans pour un retour sur investissements.
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Lundi 18 juillet, au même moment, la fédération la grande distribution annonçait aussi des mesures d'urgence pour réduire consommation d'énergie du secteur cet hiver, sans inclure toutefois de convention ou d'objectifs chiffrés.