Si la crise sanitaire a réduit le nombre de congrès tenus à Paris, elle a paradoxalement accru l’attractivité de la capitale grâce à l’hybridation digitale de ce type d’événements. En attirant de très nombreux visiteurs, les Jeux Olympiques de 2024 devraient renforcer ce phénomène.
C’était en 2019, il y a à peine trois ans. Paris trônait alors comme capitale la plus prisée des congressistes. La même année elle accueillait le congrès européen de cardiologie. « Ce fut le plus grand jamais accueilli à Paris avec 35 000 participants », se souvient Marta Gomes, directrice adjointe de la division commerciale marketing de Viparis. Détenue à parité par la CCI de la région Paris Île-de-France et Unibail-Rodamco, cette société d’exploitation gère 9 sites dont le Palais des Congrès ou la Grande Arche de la Défense. La crise sanitaire déclarée en mars 2020 a marqué un coup d’arrêt, reconnaît la responsable : « Nous avons eu un peu moins de congrès en 2020 et 2021, environ la moitié du nombre habituel en 2020 et un peu plus en 2021, surtout au second semestre. C’est une période où nous avons accueilli beaucoup de congrès en digital. » Pour autant, le développement commercial a continué et des appels d’offres ont été gagnés. Viparis devrait ainsi organiser les congrès mondiaux d’audiologie et de santé publique dès 2024. « C’est la preuve que Paris a gardé son attractivité y compris durant la période de crise sanitaire », souligne Marta Gomes.
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En attendant, Paris navigue dans des eaux incertaines. Ainsi, 2022 se présente comme plutôt exceptionnelle à la fois en nombre d’événements et de congressistes. « Cela tient à un effet « report » des congrès qui n’ont pas pu se tenir en 2020 et 2021 », explique la représentante de Viparis. En 2022, le congrès européen d’oncologie a réuni 20 000 participants en septembre Porte de Versailles. Une affluence qui aurait pu être plus importante relève Marta Gomes : « Il aurait pu réunir 30 000 personnes mais certains continents, en particulier l’Asie, sont encore contraints par des restrictions de déplacements. » Globalement, cependant, le niveau d’activité reste inférieur à 2019 du fait de l’hybridation dont l’effet est paradoxale : il réduit l’affluence physique tout au augmentant l’audience globale des événements.
Un mouvement qui a des chances de perdurer car il présente des avantages, explique Marta Gomes : « L’hybridation a été vue par les clients comme un vecteur d’élargissement de leur audience et aussi un moyen de maintenir un lien avec les communautés qui viennent au congrès ou y assistent à distance. C’est un dispositif qui va se maintenir car cela crée de l’engagement parmi ces nouvelles audiences. » Pour revenir dans le jeu avec plus d’atouts, Viparis souhaite améliorer l’expérience en présentiel. La structure a ainsi transformé deux lieux : un pavillon situé porte de Versailles, le « Jam Capsule », qui projettera des films immersifs sur un écran à 360° et, à côté du futur CNIT Forest qui doit ouvrir à l’été 2023, une Cité numérique de l’Histoire. Située dans l’espace de la Grande Arche, elle propose des expositions en réalité virtuelle sur l’Histoire. Si les Jeux Olympiques, en accaparant les ressources, notamment hôtelières, devraient faire baisser le nombre de congrès organisés en 2024, ils vont aussi donner une visibilité médiatique exceptionnelle à la capitale. De quoi booster l’activité pour le restant de la décennie.