Repris en 2019 par Hopscotch, le rendez-vous international de l’automobile doit manœuvrer entre l’absence d’une partie des grands constructeurs et la baisse probable de la fréquentation. Pour compenser ces manques à gagner, les tarifs de billetterie ont été revus à la hausse.
Nous sommes « très fier(s) d’être aux côtés de la filière automobile afin d’ouvrir une nouvelle étape dans l’histoire de cet événement emblématique. Réenchanter le Mondial (de l’automobile) au moment où se réinvente la mobilité est un très beau défi », déclarait en 2019 Frédéric Bedin, président du directoire de Hopscotch qui venait alors de se voir confier l’organisation de l’événement. Il était alors question d’« événementialiser » le Mondial au travers différentes animations dans Paris.
Las, la crise du covid, empêchant entre-temps la tenue du Mondial, a touché de plein fouet le secteur de l’événementiel qui s’est massivement digitalisé, modifiant durablement les habitudes des visiteurs. Les constructeurs, eux aussi largement impactés par la crise sanitaire et le bannissement programmé des moteurs thermiques, « préfèrent (désormais) un événement de masse où tout le monde peut se rencontrer » avance Frédéric Bedin. Même si un certain nombre d’entre eux – et non des moindres – ont fait savoir qu’ils ne seraient pas présents lors de l’édition 2022 (Porte de Versailles du 17 au 23 octobre). C’est le cas des groupes Volkswagen (Audi, Seat, Porsche…), numéro 2 mondial, et BMW (Mini, Rolls-Royce). Côté français, si Renault (Dacia, Alpine) sera bien présent, Stellantis devrait n’exposer qu’une partie de ses marques (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat, Chrysler…).
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« Notre ambition est de faire du Mondial le salon du futur de l’automobile ; le futur de l’automobile, ce sont les constructeurs qui ont quelque chose à dire et à montrer sur la motorisation électrique ou à hydrogène », relativise Frédéric Bedin. Plutôt que les « marques anciennes », il mise sur la vingtaine de « marques chinoises, vietnamiennes, allemandes ou françaises que l’on ne connaît pas encore »… Mais, sans les grandes marques à la notoriété bien installée, le public sera-t-il au rendez-vous ? Pas sûr… Le patron d’Hopscotch a déjà anticipé une baisse éventuelle de la fréquentation, d’autant que le Mondial s’étalera désormais sur 7 jours et non plus 12. Le pic de visites s’établissait à 1,4 millions de visiteurs entre 2000 et 2008. « Nous visons moins de la moitié, à un niveau équivalent à celui de la Foire de Paris », soit environ 500 000 visiteurs, concède Frédéric Bedin. Mais le « modèle économique du Mondial sera beaucoup plus vertueux », souligne-t-il avec des revenus de billetterie équivalents à ceux de la location d’espaces. Pour cela, le Mondial mise sur la pré-vente de billets via la plateforme Weezevent, ce qui permettra au passage de lutter en partie contre la fraude et la revente sauvage de billets à l’entrée. L’achat de billet sera proposé avec un créneau d’horaire d’arrivée (16 €), afin de fluidifier l’entrée, ou sans horaire, mais à un prix de 30€ (contre 18€ en 2018).
La visibilité du Mondial est en partie assurée par le partenariat avec Reworld Media (détenteur de 30 % du capital de Hoptscotch depuis fin 2021). Le principal éditeur de médias auto (Auto Plus, L’Auto journal, Sport auto, etc.) a regroupé ses forces dans une rédaction dédiée au Mondial de l’automobile et propose aux constructeurs des dispositifs de communication spécifiques.
« Revolution is on » clame l’affiche du Mondial 2022. On veut y croire...