L'associé au cabinet Bartle et expert de la distribution revient sur les grandes actualités de la semaine.
La fin du droit à l’avortement aux USA.
Pour comprendre l’importance de la révocation de l’arrêt Roe vs Wade, aux États-Unis, qui a permis aux différents États d’interdire l’avortement, il faut replacer différents éléments de contexte. D’abord, le nombre d’avortements annuels était en augmentation, à 930 000 par an. D’autre part, c’est un héritage du mandat de Donald Trump, qui avait nommé des juges favorables à ces positions. Mais ce que l’on observe surtout, c’est que cela renforce la géographie du pays, scindé, avec un Sud, opposé aux autres pôles que sont la Californie et New York. Globalement, la carte des États conservateurs, qui ont attrapé la balle au bond pour interdire l’avortement, sont les mêmes que ceux qui s’opposent au réchauffement climatique. Il y a bien une fracture au sein des États-Unis, de plus en plus visible.
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Les énergéticiens qui demandent des efforts aux Français.
La tribune parue dimanche 26 juin signée conjointement d’Engie, EDF et TotalEnergies est la première expression publique coordonnée des énergéticiens. C’est la première fois qu’une action sectorielle a lieu, aborde la sobriété, et donne une réalité au problème. C’est surprenant des entreprises qui demandent de ne pas consommer leur produit ! Mais la question qui se pose selon moi, c’est l’origine de cette prise de parole. On n’imagine pas un tel discours sans avoir averti le gouvernement au préalable, toujours actionnaire de certaines de ces sociétés. Alors ont-ils le rôle de bouclier pour conserver l’idée d’un État protecteur ? Car le message adressé aux Français est anxiogène. Le signal d’alarme est fort. On parle de danger pour la cohésion sociale, du pouvoir d’achat... Mais ce n’est pourtant pas une surprise. Le Japon s’est orienté vers la frugalité, la sobriété, face à la sécheresse qu’il subit. Et l’Allemagne est passée au stade d’alerte numéro deux sur le gaz. On peut réellement craindre des restrictions ultérieures… L’énergie c’est 3144 euros par an de dépenses pour les ménages en moyenne selon l’Insee…
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L’inflation qui pourrait exploser…
Nous restons à 5,2 points d’inflation en mai, mais on s’aperçoit que cette hausse est un phénomène stable, et non juste un pic. À la rentrée, elle pourrait être supérieure à 10%. Et on le voit bien dans la consommation : en alimentaire, les clients se reportent sur les marques de distributeurs, achètent davantage de porcs plutôt que bœufs, le frais traditionnel chute également… Idem, le panier moyen est en baisse, mais la fréquentation augmente. Les Français font des petites courses, pour les besoins directs, sans stocker dans leur frigo.
…et les soldes qui commencent.
Les soldes, c’est un bateau qui coule à plat, tous les ans, mais qui pèse toujours un peu. Ils représentent 20 % des achats textile par an, donc ils restent un gros poste de dépense. Cette année s’est posée la question de la date du lancement, le 22 juin, à savoir plus tôt que d’habitude, donc ça aurait pu être défavorable. Mais la date est espacée des Prime Days d’Amazon de mi-juillet, ce qui correspond à deux temps bien distincts. C’est toujours mieux. Dans tous les cas, il sera bien difficile de savoir comment les clients vont réagir. Face à l’inflation, ils pourraient se dire « je dois en profiter », ou au contraire, délaisser l’achat plaisir pour se limiter aux basiques, et choisir de se serrer la ceinture avant la rentrée…
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Carrefour, partenaire officiel et exclusif de Paris 2024.
C’est un grand retour de Carrefour dans le sponsoring sportif. C’est plutôt bien vu de leur part. Le slogan « nourrir tous les espoirs » résonne bien avec leur prise de parole sur le bien manger. Alors certes, cela a dû coûter pas mal d’argent pour le groupe, mais les retombées niveau visibilité et les contreparties sont assez larges pour un distributeur. Entre les temps forts de promos, le fait de fournir les athlètes en nourriture, de pouvoir créer des lignes de produits exclusives… C’est vraiment une belle opportunité pour eux.
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