Selon l’Ademe, les émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme sont principalement dues à la mobilité. À l'approche des vacances d’été, zoom sur les régions en transition qui imaginent d’autres façons de voyager.

Sécheresse, inondations, fonte des glaciers, érosion, perte de biodiversité... Le dérèglement climatique se fait rudement sentir sur les régions touristiques françaises, des littoraux aux massifs de montagne. Selon l’Ademe, 75% des émissions de gaz à effet de serre du secteur du tourisme sont dues à la mobilité. Pour réagir, les offices de tourisme prennent des mesures d’urgence pour limiter les dégâts, comme le Parc national des calanques, qui impose désormais des réservations en haute saison, ou s’adaptent à plus long terme en bifurquant vers d’autres activités. 

Les zones de montagne, menacées par la disparition de la neige, développent des activités estivales, à l’instar du domaine skiable Les Arcs-Peisey-Vallandry-Villaroger en Savoie, labellisé B Corp en 2023. « L’été représente 20% des nuitées actuellement. Nous voulons étendre la saison touristique pour avoir trois vrais mois d’été, de mi-juin à mi-septembre, témoigne Marion Grognet, directrice marketing et communication de Les Arcs-Bourg-Saint-Maurice. Nous voulons également moins dépendre de l’emploi touristique en créant une pépinière de start-up et des espaces de coworking. » Les Arcs s’enorgueillit de son funiculaire ouvert en 1989, qui permet de rallier les pistes sans voiture, et recourt au « nudge » avec par exemple la mise à disposition de gourdes et de points d’eau pour réduire la pollution plastique.

Un Bison fûté fluvial

L’office de tourisme a également créé des événements pour animer la station en toute saison, comme Les Arcs Archi Design en avril, clin d'œil à son architecture signée Charlotte Perriand, et T.Rex en juin. La dernière édition, du 4 au 6 juin dernier, a invité le directeur général des Gorges de l’Ardèche à venir parler de l’application Canoë Malin, qui permet de visualiser les horaires de fréquentation à la manière d’un Bison fûté fluvial. Confrontée à des inondations répétées en 2023, la région des Hauts-de-France estime quant à elle que son littoral va subir une élévation du niveau marin de 20 à 25 cm d’ici 2050. L’organisme Hauts-de-France Innovation Tourisme y répond donc en proposant de nouvelles formes de tourisme plus respectueuses de la nature telles que le nomadisme, l'habitat flottant, le tourisme lacustre, les hébergements bas carbone, les activités en milieu rural... 

Et puis il y a des mesures incitatives pour rendre le tourisme durable attractif. Normandie Tourisme innove cette année en étant la première région à instituer un tarif bas carbone pour les voyageurs se déplaçant en train, en car ou à vélo. Ceux-ci bénéficient de 10% de réduction sur le ticket d’entrée à des sites partenaires sur présentation d’un billet de train ou de bus à destination d’une gare normande, ou d’une photo avec leur vélo. Une initiative menée avec l’Ademe, SNCF Nomad et la région. « Il est nécessaire de prouver que le tourisme est un secteur capable de concilier activité économique et conscience environnementale », affirme Michael Dodds, directeur du Comité régional de tourisme de Normandie.

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