Présidente et cofondatrice de Weem, plateforme de consultants haut de gamme, Leslie Garçon a fait le choix d’une vie d’indépendante plutôt que celui d’une carrière dans un groupe.

Le souci de l’équilibre vie pro/vie perso peut parfois conduire à faire des choix structurants d’entreprenariat. C’est en tout cas ce qui a motivé Leslie Garçon lorsqu’elle a décidé de se mettre à son compte en tant que consultante free lance, en 2013, après une trépidante carrière qui l’a menée du Boston Consulting Group [BCG] au Printemps. « Je bossais comme une dingue », se souvient celle qui était alors mère d’un jeune enfant et, en tant que cadre rattachée à la direction générale, chargée de projets d’ouverture de magasins et de rénovation. Diplômée de HEC, elle est alors rompue à la pression des cabinets de consulting qu’elle a bien connue au BCG, mais pas à la nécessité de jongler entre son travail et sa responsabilité de jeune parent. Elle ne tient donc que quelques mois au Printemps…

Lorsqu’elle démarre son activité d’indépendante, il y a dix ans, pour une première mission au Club Med, le free lancing est encore peu développé. « Cela n’avait pas forcément une image très positive, rappelle-t-elle, on me disait plutôt “tu veux sortir du système, mais comment tu vas y rentrer ?” ». C’est pourtant dans cette nouvelle façon de vivre son métier qu’elle va s’épanouir : « À titre personnel, cela a beaucoup de sens, ajoute-t-elle, on est dans l’accompagnement stratégique mais libre de choisir son rythme, ses clients, etc. »

Ce n’est que cinq ans plus tard, en 2018, et alors qu’elle a deux jeunes enfants, que Leslie Garçon passe à l’aventure collective en fondant Weem avec Aristide Varvounis. Son objectif ? « Mettre en relation les meilleurs talents indépendants avec les entreprises de toutes tailles pour répondre à leurs besoins d’accompagnement stratégiques et opérationnels. » Besoin d’un renfort à la direction marketing ou financière ? La société, qui compte 3 200 profils, emploie une vingtaine de salariés et devrait réaliser 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 (15 en 2022), se fait alors fort de proposer les deux ou trois noms issus de sa propre sélection. « Notre métier, c’est le matching affinitaire, pour faire se rencontrer les bons profils avec la bonne culture d’entreprise », résume-t-elle. Il faut alors faire coïncider compétences techniques, expérience, compréhension de la problématique sectorielle et soft skills. « On fait gagner de la charge mentale. »

Avantage, souligne-t-elle, pour des missions de deux jours à deux ans (trois mois en moyenne), la société est deux à trois fois moins chère qu’un cabinet conseil en stratégie en taux journalier, et 1,5 à deux fois moins chère qu’un cabinet en management. Weem travaille à 70 % avec des grands groupes (Carrefour, Pernod Ricard…) et a recours à l’IA pour sélectionner les bons profils. Après un bureau en Suisse peu concluant, l’entreprise ambitionne de renforcer son vivier de talents à l’international (un tiers des profils). Quant à Leslie Garçon, qui a été sélectionnée parmi les 100 jeunes leaders de Choiseul, elle n’oublie pas, en tant que membre du collectif Les Indépendantes, de mettre en lumière des femmes.

Parcours

2003-2007. HEC Paris

2007-2013. Senior consultant à Boston Consulting Group (BCG)

2013 avril. Responsable projets à la direction générale de Printemps.

2013 novembre. Consultante indépendante.

2016. Business partner à One Man Support.

2018. Cofondatrice et présidente associée de Weem.

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