Le média et le groupe de distribution ont annoncé la création d’une joint venture dédiée au live vidéo de vente en ligne.
Carrefour et le média Brut ont annoncé, mardi 1er février, unir leur force pour se développer dans le secteur du social shopping, en créant une joint venture dédiée. Ils prévoient de réaliser un minimum de 1000 lives par an. Non-exclusif, le partenariat consiste surtout à monter en puissance pour les deux acteurs, dans un domaine sur lequel ils ont déjà réalisé des tests : Brut avec sa plateforme de contenus sponsorisés et Carrefour en réalisant une cinquantaine de sessions de shopping live en 2021 (pour 1,3 million de spectateurs).
«Il manque encore une expertise en France en haut du funnel d’achat, au niveau des réseaux sociaux, détaille Guillaume Lacroix, un des fondateurs de Brut. Beaucoup de sociétés se sont concentrées sur le bas du funnel, vers l’acte d’achat. Nous voulons prendre cette position sur le marché et aider les marques à communiquer auprès de notre communauté.» Le partenariat inclut également Banijay pour la production, et Webedia pour la performance média.
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Avec la crise sanitaire, le social commerce s’est envolé. De même que le pouvoir d’achat des millennials, qui monte à mesure qu’ils prennent en âge et avancent dans la vie. «Le marché mondial est de 180 milliards de dollars en 2020, il est attendu à 420 milliards en 2022», prévient Guillaume Lacroix. Et Carrefour ne veut pas rater le coche. «Nous voulons être là où sont nos clients», assure Elodie Perthuisot, responsable de la transformation numérique du groupe.
L’enseigne est engagée dans un grand plan de croissance digitale depuis plusieurs mois. Après un partenariat avec Meta, et un premier pied dans le Web 3.0, dans le métavers The Sandbox, elle vise donc à renforcer sa présence en ligne. Le social shopping est un moyen pour l’enseigne de gagner en audience sur son écosystème, notamment d’exister auprès des jeunes, mais aussi en donnée. « La joint venture comprend une partie qui travaillera avec Carrefour Links, l’entité de retail media et de data du groupe», détaille Elodie Perthuisot.
Brut connait bien sa communauté, en recueillant des données sur son audience en opt-in. Avec 14 millions de spectateurs par jour, et 39 millions par mois, Brut assure couvrir la quasi-totalité des 15-34 ans. «Le partenariat va nous permettre d’apprendre, et de continuer le développement de solutions techniques, comme Brut Live, qui nous permet de gérer plusieurs flux vidéo. C’est comme une visio-conférence, jusqu’à cinq personnes, mais pour des millions de spectateurs», argue Guillaume Lacroix. Ce qui offre davantage d’interactivité.
Pour les marques, le social commerce est une aubaine. Si ça fonctionne, le pactole peut grimper rapidement. La jeune marque Respire, par exemple, a directement fait plusieurs centaines de milliers d’euros de CA juste après son live. Et si cela fait un four ? Guillaume Lacroix est convaincu du contraire : «les réseaux sociaux permettent de prendre des risques pour les marques. Si cela ne marche pas, personne le voit». Car justement, personne ne le voit…
Pour la rémunération, cela dépendra des KPI de départ. Le partenariat peut être en fixe, ou inclure une part de variable selon les objectifs de la marque.