La Fédération des entreprises de la beauté (Febea) a publié le 24 juin son « Plastic Act ». Le secteur cosmétique s’engage à « réduire son empreinte plastique d’ici 2025 autour de quatre priorités : réduction, réemploi, recyclage des emballages plastiques, et réincorporation de plastique recyclé ». Cette initiative est la dernière en date des engagements pris par les acteurs du marché. Coca-Cola, par exemple, teste en Europe un nouveau prototype de bouteille en papier. Réalisée avec la société Paboco (The Paper Bottle Company), elle se compose d’une coque en papier avec une couche intérieure et un bouchon en plastique recyclables. Vittel (Nestlé Waters) a choisi une option similaire, avec le lancement de tests autour de deux nouveautés, « Vittel Go » pour une consommation nomade, et la bouteille « Hybride » pour le domicile.
45 millions d'euros investis
Avec un étui en plastique réutilisable qui accueille une recharge de 50 cl d’eau minérale conditionnée dans une fine poche plastique, Vittel Go permet de réduire ce matériau de 40 %. Développée avec la société californienne Ecologic, la bouteille Hybride, au format 1 litre, utilise le même type de poche, enserrée dans une coque en cellulose, pour un gain de 50 %. « On essaie d’aller vite mais en abordant ces changements avec humilité et pragmatisme, en essayant différentes solutions », indique Laure Goutagneux, directrice marketing de Nestlé Waters, qui a investi 45 millions d’euros depuis 2019 dans son usine des Vosges pour adapter l’outil industriel au plastique recyclé.
Global creative director de l’agence Crépuscule, Olivier Boré a conçu pour Signal (Unilever) un packaging de brosse à dents qui bannit le blister permettant de voir le produit au profit d’un étui en carton. Le manche de la brosse est évidé pour réduire la quantité de matériau. Mais selon le designer, « on ne peut pas arrêter le plastique comme ça, même en cinq ans. Le problème, c’est l’utilisation qu’on en fait. Il faut bannir le plastique à usage unique, mais je ne suis pas pour un monde sans plastique », explique-t-il.
Facteur de CO2
Cependant, pour Anna Kohl, directrice exécutive de la stratégie chez Landor & Fitch, « il n’y a pas d’autre alternative que de sortir du plastique. Ce n’est pas bon pour nous, pour la planète, pour la vie. On parle toujours du plastique en tant que déchet, mais c’est aussi un énorme facteur de CO2. Plastique et changement climatique sont intimement liés », estime-t-elle.
Mais comment se passer de ce matériau « parfait » pour les industriels, un matériau « qu’on peut former comme on veut, très léger, étanche, durable et bon marché » ? « Il faut garder espoir dans des solutions alternatives, comme les bio-plastiques, et transformer cet espoir en énergie », positive Anna Kohl, pour qui « le matériau en soi n’est pas la seule réponse, il y a aussi le comportement auquel on doit penser ».