L'association Libra, qui pilote le projet de monnaie numérique initié par Facebook, a annoncé jeudi 14 mai que trois membres rejoignaient la plateforme, qui a subi plusieurs revers au cours des derniers mois. Les nouveaux membres sont le fonds souverain singapourien Temasek, qui a réalisé de nombreux investissements liés à la technologie blockchain, ainsi que les sociétés de capital risque Paradigm et Slow Ventures, toutes deux basées à San Francisco. Selon Dante Disparte, vice-président et responsable de la politique et de la communication de l'association Libra, ces ajouts montrent «notre engagement à construire un groupe divers d'organisations qui contribueront à la gouvernance, la feuille de route technologique et au déploiement rapide du système de paiement Libra.»
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Conçu à l'origine par Facebook comme un nouveau mode de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels, la Libra s'est attiré les foudres des autorités financières de plusieurs pays, craignant que la monnaie virtuelle ne serve au blanchiment d'argent ou au financement d'activités criminelles. Le fait que Facebook puisse potentiellement chercher à battre monnaie, au même titre que des banques centrales, avait également suscité l'indignation de nombreux régulateurs. Des partenaires de poids du projet, comme PayPal, Visa et Mastercard se sont désistés.
Mi-avril, l'organisation Libra, basée à Genève, a soumis sa candidature auprès du régulateur suisse pour obtenir une licence en tant que «système de paiement», en vue d'un lancement de la blockchain d'ici à la fin de l'année. Elle avait alors nettement revu à la baisse ses ambitions. Dans sa nouvelle mouture, la Libra devient une «monnaie à devises multiples» qui englobera des Libra à «devise unique», comme la LibraEUR, utilisée en zone Euro, la LibraUSD, pour le dollar américain, etc.