- Deciem à New York
Cette marque de cosmétiques née à Toronto en 2013 commence à s’implanter en France via des corners dans des grands magasins ou des concept-stores. Cette « abnormal beauty company », pour reprendre son slogan, dispose déjà de boutiques dans plusieurs pays, comme aux États-Unis, à New York. « Ce sont de très jolis magasins, avec du bois brut, du béton façon entrepôt, beaucoup d’informations sur les produits qui mettent en avant le fait qu’ils sont sains, vertueux et bio », relève Mike Hadjadj, qui anime I Love Retail, un réseau d’experts sur les tendances du commerce et les comportements des consommateurs. Ce dénicheur de nouveaux concepts, régulièrement en virée à New York, notamment pour le salon de la distribution NRF [National Retail Federation] chaque mois de janvier, fait son miel dans les rues de Manhattan. Cette année, Mike Hadjadj a aussi repéré Sweet Green, un « salad bar » où tous les produits cuisinés sont cultivés autour de New York, Dr Smood, un café qui ne propose que des variétés organiques dans une ambiance très végétale, ou encore la boutique de sneakers responsables Allbirds, qui utilise pour ses chaussures de la laine ou du plastique recyclé.
- Rent the runway à San Francisco
Cette plateforme en ligne de location de vêtements a ouvert plusieurs points de vente aux États-Unis, comme ici à San Francisco. « Ce concept fonctionne très bien là-bas, c’est devenu hyper-naturel pour certaines femmes de louer une pièce de créateur pour une soirée plutôt que d’aller acheter une robe chez Zara », note Adeline Çabale, présidente de Retail Factory, une agence conseil en retail qu’elle a cofondée il y a trois ans. Rent the runway fonctionne sur abonnement, avec un tarif de 159 euros par mois pour avoir accès au vestiaire de l’enseigne. « Ce phénomène de la location de vêtements pour aller travailler ou pour sortir n’a pas pris en France, peut-être parce que le marché est trop petit », envisage Adeline Çabale. Dans la veine du responsable, cette experte salue aussi le succès, toujours aux États-Unis, d’enseignes comme The Real Real, qui propose des marques de luxe en seconde main, Rebag, une boutique d’occasion consacrée aux sacs à main, ou encore les enseignes Everlane et Reformation, qui proposent de la mode durable.
- Naked Shop à Milan
La marque de cosmétiques britannique Lush a ouvert des Naked Shops dans plusieurs pays, notamment à Milan, en Italie. Le principe consiste à vendre les produits sans aucun packaging, en proposant par exemple des savons solides sans emballage. « C’est quelque chose qui a un impact incroyable », souligne Christophe Pradère, CEO de BETC Design, dont l’agence travaille notamment pour l’enseigne chinoise All Beauty, « une sorte de mini-Sephora » local. Même enthousiasme pour Adeline Çabale, chez Retail Factory, qui se souvient que lors de l’inauguration du Naked Shop de Manchester, au Royaume-Uni, tous les vendeurs étaient eux aussi nus sous leur tablier. De quoi s’offrir un joli buzz. Lush a également ouvert en novembre dans le Marais, à Paris, une déclinaison de son Naked Shop baptisée Fresh & Flowers, avec là aussi des produits vendus sans packaging et en prime un spa et un fleuriste au fond du magasin.
- Timberland à Londres
Ouvert fin 2019 sur Carnaby Street, à Londres, ce magasin Timberland innove par les messages diffusés aux clients, l’enseigne s’engageant ainsi à replanter des millions d’arbres dans les années à venir. L’ambiance y est naturellement végétale mais, remarque Adeline Çabale, la dirigeante de Retail Factory qui a repéré cette ouverture, elle se distingue aussi par l’utilisation de matériaux recyclés et l’éclairage LED. Pour Delphine Dauge, directrice générale de Brandimage, ce souci d’éco-conception peut venir des enseignes mais aussi, parfois, des villes où elles s’implantent. « Nous sommes sur un chantier en cours à San Francisco et la ville nous impose de ne plus travailler avec du plastique. L’ensemble des projets doivent intégrer ce type de cahier des charges structurant qui nous amène à solliciter notre matériauthèque pour trouver des alternatives », indique cette spécialiste. Au-delà de l’offre produits qui peut être responsable, les points de vente eux-mêmes sont donc concernés au premier chef par ce souci de développement durable même si bien peu, aujourd’hui, ont suivi les traces d’un Apple passé aux énergies renouvelables dans l’ensemble de ses boutiques.
- The Green Collective à Singapour
Cette coopérative de 47 marques éco-responsables nées en Asie du Sud-Est s’est implantée à Funan, l’un des nouveaux malls commerciaux de Singapour, un lieu qui propose des expériences avant-gardistes aux visiteurs. « On y trouve des produits de beauté, des objets pour la maison, de la mode, des ateliers pour fabriquer ses propres cosmétiques », note Chloé Cortinovis, qui dirige à Singapour Bienvenue Factory. Cette agence spécialisée dans le retail propose notamment des programmes d’immersion pour les marques qui cherchent à s’implanter en Asie. Cet espace de vente, en matière d’amplitude horaire ou de planning des salariés, est géré de manière collective par les marques qui signent, en outre, une charte comprenant une vingtaine d’items éco-responsables. En Asie, relève cette expatriée, les plus dynamiques sur le créneau de la responsabilité sont les Australiens, qui viennent notamment d’installer à Singapour l’enseigne Scoop Wholefoods et ses boutiques au cadre à la fois sobre et design où tous les produits sont proposés en vrac.