La Chine a demandé jeudi 6 décembre des explications à Washington et Ottawa après l'arrestation au Canada, à la demande des Etats-Unis, d'une de ses ressortissantes, la directrice financière du géant des télécoms chinois Huawei. Meng Wanzhou - fille du fondateur - a été arrêtée le 1er décembre à Vancouver et une audition pour sa remise en liberté conditionnelle doit avoir lieu vendredi, selon le ministère de la Justice canadien. Le Wall Street Journal avait affirmé en avril que les autorités américaines soupçonnaient Meng Wanzhou d'avoir enfreint les sanctions américaines contre l'Iran.
L'arrestation, à la demande des États-Unis, intervient dans un climat très tendu entre Pékin et Washington. Elle apparaît comme un nouveau signe du bras de fer entre Américains et entreprises de technologie chinoises, dont un autre géant, ZTE, a pâti cette année.
« Nous exigeons des deux parties que des clarifications nous soient fournies au plus vite quant au motif de cette détention », a déclaré jeudi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en demandant à nouveau la remise en liberté « immédiate » de Meng Wanzhou, lors d'un point presse régulier.
Respect des lois
Huawei a déclaré jeudi n'avoir aucune connaissance d'actes répréhensibles présumés de la part de sa directrice financière Meng Wanzhou arrêtée au Canada, dont les États-Unis demandent l'extradition. « La compagnie a reçu très peu d'informations en ce qui concerne les accusations et n'est pas au courant d'un quelconque méfait de la part de Mme Meng » a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Huawei dit aussi « croire que les systèmes juridiques canadien et américain aboutiront à une conclusion juste ». L’entreprise dit respecter « toutes les lois et réglementations en vigueur, y compris les lois et réglementations en matière de contrôle des exportations et de sanctions, adoptées par l'ONU, les États-Unis et l'Union européenne », a affirmé le géant chinois dans son communiqué.
La Chine a de son côté protesté avec force contre cette arrestation, réclamant la libération de cette concitoyenne « n'ayant violé aucune loi », selon un communiqué de l'ambassade chinoise au Canada. Huawei, entreprise privée et non cotée, a été fondée en 1987 par un ex-ingénieur de l'armée chinoise, Ren Zhengfei, 74 ans.