Un collectif de femmes dirigeantes d'entreprises appelle, dans une tribune publiée lundi 3 décembre, à «imposer la mixité dans l'économie numérique» et souhaite la création d'un fonds d'investissement dédié aux entreprises fondées ou dirigées par des femmes.
Nathalie Balla, coprésidente de La Redoute et de Relais Colis, Mercedes Erra, cofondatrice de l'agence BETC et présidente exécutive d'Havas Worldwide, Tatiana Jama, cofondatrice de Selectionnist et Visualbot.ai, Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi et Mangopay, ou encore Stéphane Pallez, PDG de la Française des jeux, figurent parmi les signataires de ce texte paru dans le quotidien économique Les Echos.
«En France, les neuf plus gros fonds d'investissement français n'ont investi que 2,6% des fonds levés dans des entreprises cofondées par des femmes sur les cinq dernières années», affirme la tribune, estimant que cette «inégalité face aux capitaux est une triste réalité et une erreur stratégique». Et «les dirigeantes ne captent que 2,2% des financements des fonds d'investissement dans le monde», constatent les signataires.
Créer un fonds d'investissement
Or «les entreprises ayant au moins une fondatrice ont des résultats plus élevés de 63% que les entreprises n'ayant que des fondateurs», affirme le texte, estimant qu'«atteindre la parité générerait plus de 2 000 milliards d'euros de PIB supplémentaire en Europe d'ici à 2025». «Hommes et femmes, nous payons tous le prix inique du maintien du privilège masculin», jugent les signataires de la tribune.
Le texte demande que les fonds d'investissement «s'engagent à investir 10% des fonds déployés dans des start-up fondées par des femmes» et à cette fin, qu'ils féminisent notamment des équipes d'investissement qui «ne comptent que 7 % de femmes». «À moyen terme, il faut favoriser la création d'un fonds d'investissement dédié aux entreprises fondées ou dirigées par des femmes comme cela existe aux Etats-Unis, avec The Helm ou Backstage Capital», poursuit-il.
La tribune lance un appel aux «pouvoirs publics pour accompagner cette démarche» et aux «entrepreneurs et financiers pour imaginer ensemble les meilleurs moyens de permettre aux femmes de participer au développement de notre économie».