La promesse du « Low Code, No Code » (LCNC) : produire des logiciels sur-mesure pour les entreprises sans avoir à saisir une seule ligne de code. Paul Sitbon, patron de Sikiwis, éditeur de la plateforme U-ERP, revient sur cette tendance technologique lourde en plein essor.
Qu’est-ce que « Low Code, No Code » (LCNC) ?
Le LCNC est une technologie nouvelle génération, capable de réduire par 10 voire 20 les délais de production de la programmation classique d’un logiciel. C’est une révolution comparable à l’industrialisation de la production automobile. C’est une industrialisation de la fabrication de logiciels métiers, autrement appelés ERP, pour « Enterprise Ressource Planning », à savoir les logiciels de gestion des stocks, du CRM, des achats, des ressources humaines, etc. On peut comparer ce type de technologies à un « Uber des logiciels ». Le client vient sur une plateforme, il paramètre ses besoins, et obtient en quelques heures ou jours un logiciel clé en main, là où il faut classiquement plusieurs mois pour fabriquer un tel logiciel.
Le cabinet de conseil Gartner estime que, d’ici 2024, 65% des applications seront développées en low code. Pourquoi cette tendance ?
Les principaux avantages de cette technologie sont le gain de temps et la compétitivité financière. Mais aussi, en termes de maintenance informatique. En effet, tous les utilisateurs travaillent sur la même plateforme de base, donc il y a une mutualisation des reports de bugs, des tests, des mises à jour de fonctionnalités, etc. Ce qui en fait une technologie très fiable et sécurisée.
Quelle est la différence entre low et no code ?
Le no code désigne une plateforme qui fournit toutes les briques technologiques paramétrées par le client. Elle est accessible à tous, sans compétences requises, puisqu’elle ne nécessite pas du tout de programmation, et donc pas de développeurs. La délivrance du logiciel sera très rapide. L’inconvénient sera la personnalisation du logiciel qui sera de fait plus limitée. La prise en main d’une plateforme low code va demander quant à elle davantage de connaissances en programmation et en développement informatique. Dans ce processus, les briques vont venir se plugger à un logiciel préexistant. Le low code présuppose un gros cahier des charges, avec de nombreuses exigences de sur-mesure de la part de l’entreprise cliente. Les délais seront donc plus longs, mais la personnalisation illimitée. Les deux solutions sont du reste complémentaires et peuvent être utilisées simultanément.
Est-ce que le LCNC va signer la fin du métier de développeur ?
Non, pas du tout. Au contraire, nous considérons qu’il représente une opportunité face à la pénurie de projets actuelle. Les entreprises ne parviennent tellement pas à maintenir leurs logiciels dans de bonnes conditions, qui sont de telles usines à gaz, qu’elles sont obligées de faire des choix, et de renoncer à de nombreux projets de développement. Le LCNC va gérer des problématiques très génériques, ce qui laissera l’opportunité aux développeurs de traiter des projets plus créatifs, plus innovants.