Le géant mondial des centres d’appels et de la modération Teleperformance a dégagé un résultat net en hausse de 15,8 % en 2022, à 645 millions d’euros, et prévoit de « solides » perspectives 2023.
Le groupe mondial Teleperformance a clôturé 2022 avec un résultat net en hausse de 15,8 %, et prévoit pour 2023 une hausse de son chiffre d’affaires de plus de 7 % à périmètre et changes constant. Et une marge opérationnelle en hausse de 20 points, à 15,7 %. Avec 410 000 employés dans 91 pays, le groupe prévoit aussi de poursuivre ses acquisitions sur des activités à forte valeur ajoutée.
Le groupe a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 8,15 milliards d’euros, en hausse de 12,5 %, hors contrats d’assistance liés au Covid. Le groupe a été affecté en novembre par l’ouverture d’une enquête par le ministère du Travail colombien pour violation des normes du travail dans ce pays où il emploie 42 000 personnes.
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Cette enquête faisait suite à une enquête de l’ONG Bureau of investigative journalism et du magazine Time, dénonçant les conditions de travail de ses employés colombiens chargés de la modération de contenus choquants (pornographie, violences, terrorisme…) sur le réseau social TikTok. Elle qualifiait ces employés de « légion de modérateurs de contenus traumatisés, travaillant dix heures par jour », avec des objectifs de visionnage pouvant aller jusqu’à 900 vidéos quotidiennement, dont des contenus très sensibles.
L’annonce de l’enquête avait entraîné une chute de 30 % de son cours en Bourse, partiellement effacée depuis. « Nous avons pris très au sérieux les polémiques répétées et infondées parues dans les médias et sur les réseaux sociaux sur nos pratiques ESG (de gouvernance, NDLR) qui ont provoqué la chute brutale de notre valorisation boursière », a fait valoir jeudi son PDG Daniel Julien.
Teleperformance a depuis cessé « le segment le plus offensant de (son) activité de modération de contenu, pour réduire le risque de perception lié à ces activités », a-t-il rappelé. Il a aussi mené un programme de rachat d’actions pour soutenir son cours. Un audit externe mené aux États-Unis a « confirmé qu’il n’y avait eu aucun manquement légal ou éthique dans nos activités de modération », indique Teleperformance.