Le gouvernement français va tester, dès le mois de mars, une solution de vérification d'âge en « double anonymat » afin de bloquer l'accès des mineurs aux sites pornographiques, a annoncé mardi 14 février, devant les députés, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique.
« En 2023, c'est la fin de l'accès aux sites pornographiques pour nos enfants », avait prévenu Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé du Numérique, début février. Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, mardi 14 février, devant la délégation aux droits des enfants, le ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement d'imposer aux sites pornographiques de vérifier l'âge réel des internautes, cela afin de bloquer l'accès aux mineurs.
Le dossier est en passe d'aboutir à l'issue d'une bataille juridique avec les sites concernés. « Nous travaillons à faire émerger une solution de vérification d'âge qui respecte un principe de double anonymat », a expliqué le ministre devant les députés. « Celui qui fournit l'attestation de majorité ne sait pas ce pour quoi elle va être utilisée. Ce peut être un opérateur télécom, un fournisseur d'identité numérique ou tout autre organisme susceptibles d'attester de la majorité d'une personne. Et le site sur lequel l'attestation est utilisée ne connaît pas l'identité de la personne. C'est cela le principe de double anonymat », a-t-il poursuivi.
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« De l'avis de l'Arcom comme de l'avis de la Cnil, c'est le système le plus robuste, non seulement pour résoudre une bonne fois pour toutes la question de la vérification d'âge sur les sites pornographiques, mais éventuellement à l'avenir pour effectuer d'autres vérifications d'âge sur d'autres services dont nous voulons protéger nos enfants », a ajouté le ministre. Le système sera suffisamment robuste pour qu'il soit inattaquable, a-t-il assuré.
« Ce système de double anonymat sera expérimenté à partir de la fin du mois de mars par un collectif d'entreprises, a-t-il annoncé, sans autre précision. Nous espérons que dans les mois qui viennent cette solution aura fait ses preuves ». Cette annonce intervient alors que la CNIL et l'Arcom doivent publier leur avis sur la solution technique. Les systèmes de vérification d'âge doivent non seulement respecter la protection de la vie privée mais aussi résister aux outils de contournement comme les VPN. Actuellement, les sites pornographiques demandent à l'internaute une simple déclaration de confiance sur leur âge.
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