Christophe Dolique, président de Lyf, revient pour Stratégies sur les nouveaux mécanismes de paiement par plaque d’immatriculation. La société vient de lancer ce type de paiement avec les parking Parcus, à Strasbourg.
Vous avez annoncé avec Lyf le mode de paiement par plaque d’immatriculation. Mais il y avait déjà eu nombre de tests sur cette technologie depuis 2016-2017. Pourquoi cela a-t-il été si long à mettre en place ? En quoi votre annonce est différente de ce qui a été fait auparavant ?
Christophe Dolique : Des expérimentations existent en effet depuis quelques années, notamment dans le secteur des autoroutes pour le paiement des péages. Elles passent par la lecture des plaques d’immatriculation de véhicules en mouvement, ce qui demande une grande précision de la solution, donc des moyens significatifs. La solution de paiement par plaque d’immatriculation que nous avons développée et mise en place dans les parkings Parcus, et que nous venons d’annoncer, est performante car elle fonctionne dans un contexte où le véhicule est immobile.
Le client a-t-il besoin de matériel ou d’actions spécifiques pour passer par ce mode de paiement ?
Aucun équipement n’est nécessaire, et aucun abonnement non plus. Il suffit de télécharger gratuitement l’application Lyf Pay, d’y enregistrer sa carte bancaire et d’activer ensuite le service, en saisissant les chiffres et lettres de sa plaque d’immatriculation. Le client donne alors à Lyf Pay l’autorisation de débiter sa carte bancaire pour le compte des parkings Parcus lorsque qu’il y effectue un stationnement. C’est tout ! L’utilisateur peut bien évidemment désactiver le service à tout moment.
Qu’est-ce que cela change en termes de commission par rapport à un paiement «traditionnel» ?
Le tarif est le même pour l’utilisateur. Nous lui proposons simplement un mode de paiement alternatif et complémentaire, sans aucun frais additionnel. Pour la structure qui met en place ce service de paiement, la commission de paiement est complétée par des frais liés à l’usage de la fonctionnalité.
Comment vérifier que la plaque est la bonne ? Y a-t-il une validation du paiement de la part du client ?
L’utilisateur saisit lui-même son numéro de plaque au départ. Et il donne son accord une fois pour toutes, en procédant à une authentification forte sur son téléphone, par code secret ou biométrie. Il reçoit ensuite une notification attestant du montant réglé à chaque sortie de parking. Il peut retrouver l’historique de ses paiements dans l’application. De notre côté, nous appliquons les plus hauts standards du marché en matière de sécurité des transactions.
Enfin, quels coûts une telle solution induit-elle pour le service (parking, station-essence...) dans sa mise en place et son exploitation ?
Le déploiement de cette solution dans les parkings Parcus est une innovation. A ce titre, elle a demandé des développements techniques, tout un travail d’intégration, la définition et la mise en place d’un parcours client particulier, une mise en conformité réglementaire... C’est désormais chose faite et nous sommes en mesure de proposer le service «sur étagère» à la majorité des acteurs du stationnement. Ce travail ouvre également le champ des possibles en matière d’usage du paiement dans le domaine de la mobilité. Je pense par exemple au paiement en stations-services, dans les activités de drive de la grande distribution ou de la restauration rapide, les péages, et bien plus encore.