Tandis que le gouvernement s'attèle, après une série de polémiques dans le domaine, à encadrer les pratiques des influenceurs, les députés LFI ont présenté une proposition de loi visant à renforcer la prévention contre les arnaques en ligne.
Les députés LFI ont présenté lundi 12 décembre une proposition de loi afin de renforcer la prévention contre les « arnaques en ligne » des « influvoleurs », alors que le gouvernement s'attelle à ce chantier des relations entre influenceurs et marques.
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« Les arnaques » promettant à tort des produits hauts de gamme ou des moyens de se faire de l'argent facile « concernent toutes les classes d'âge et se sont développées pendant le Covid. Nous voulons donner des pistes à l'exécutif », a expliqué François Piquemal, co-auteur de la proposition LFI avec Nadège Abomangoli, lors d'une conférence de presse.
« Les influvoleurs usent de leur influence pour mentir aux gens et leur faire les poches », a appuyé le député Carlos Martens Bilongo. La promotion de produits sur les réseaux sociaux entraîne certaines dérives et des risques, notamment pour les plus jeunes.
Leur texte prévoit « une obligation de moyens » pour la Répression des fraudes (DGCCRF), la création d'un comité interministériel dédié, ainsi qu'une obligation pour les plateformes de signaler les pratiques commerciales illégales.
Les députés veulent aussi que les banques préviennent leur clientèle en cas de mouvements ou transferts de fonds vers des comptes domiciliés dans des paradis fiscaux.
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Au sein de l'alliance de gauche Nupes, le député EELV Aurélien Taché a de son côté déposé fin novembre une proposition de loi visant à « encadrer les pratiques commerciales et publicitaires liées au marché de l'influence sur internet ». « Son texte porte davantage sur le statut des influenceurs, il est complémentaire », selon François Piquemal.
Une cinquantaine d'acteurs - influenceurs, agences, principaux réseaux sociaux - se sont réunis vendredi 9 décembre à Bercy, avant le lancement par le gouvernement d'une consultation publique sur internet.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévu de rendre compte d'éventuelles décisions d'ici mars 2023 concernant ce secteur en plein boom, qui plaide lui-même pour l'autorégulation.
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