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L’Arcom a présenté hier lundi 28 novembre, son troisième rapport sur les plateformes en ligne contre la manipulation de l’information.

L’Arcom a présenté hier, lundi 28 novembre, son troisième rapport sur les plateformes en ligne contre la manipulation de l’information. Suite à la loi de 2018 de lutte contre la diffusion de fausses informations, complétées ensuite par les textes de 2020 sur la haine en ligne, puis de 2021, visant à conforter les principes de la République, l’Arcom effectue tous les ans, un suivi du travail des plateformes en termes de régulation de la manipulation de l’information sur internet. « Ce travail est mené en toute transparence avec les plateformes. Ce sont elles qui nous transmettent les informations, et nous nous appuyons sur leurs déclarations », précise Lucile Petit, directrice des plateformes en ligne au sein de l’autorité. Sont concernées les plateformes de plus de 5 millions d’utilisateurs en France. Cette année, deux nouvelles sont apparues dans le panel : Pinterest et Tiktok.

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Les plateformes doivent tous les ans indiquer les outils et processus à disposition pour garantir un équilibre entre la liberté d’expression et la régulation des contenus et de la manipulation sur internet. Par exemple, qu’en est-il des procédures de signalements des contenus ? Sont-elles claires et accessibles ? Mais aussi quid des recours en cas d’abus de la plateforme pour que le citoyen puisse saisir et comprendre ce qui lui a valu d’être rapporté, par exemple.

Les plateformes doivent également faire preuve de transparence sur leurs algorithmes et indiquer les avantages et limites de leur fonctionnement. Car « outre les typologies de contenus, c’est aussi les mécanismes de diffusion de ces contenus qui méritent d’être analysés », continue Lucile Petit.

Si l’Arcom observe du mieux depuis trois ans dans sa collaboration avec les plateformes, davantage de collaboration, elle constate « des efforts de transparence mitigés, assure Lucile Petit. Nous déplorons notamment un manque d’efforts en termes de données chiffrées, a fortiori sur la France, qui empêche d’une part de mesurer l’étendue des outils mis en place, mais aussi de la valeur de leur efficacité. » Des données chiffrées qui permettraient également aux chercheurs publics de travailler afin de mieux comprendre les paramètres de construction de l’opinion publique à l’heure des réseaux sociaux.

Mais l’Arcom ne baisse pas les bras, et compte surtout sur le Digital Service Act, qui, reprenant une version plus large de la loi, donne aussi au régulateur la possibilité de mettre en place un processus de sanction, ce qui devrait rééquilibrer le dialogue avec les plateformes.

Tiktok dans le viseur

« Pour le moment, c’est Twitter qui fournit le plus de données », note Benoît Loutrel, président du groupe de travail « Supervision des plateformes en ligne ». Même s’il relève que ce jugement ne tient pas compte de l’actualité en cours. « Le présent consiste en un gros point d’interrogation. » Confirmant que l’Arcom a bien envoyé une lettre à Twitter afin d’en savoir plus sur les changements en cours. Il confirme également avoir reçu une réponse dans les délais impartis. « Mais nous resterons mobilisés dans les semaines et mois qui viennent afin de déterminer si clairement la plateforme peut faire face à ses responsabilités. »

Si Google est aussi épinglé pour son manque de transparence au niveau des chiffres, c’est Tiktok qui reste le dernier de la classe, bien que débutant, en termes de transparence. « Certes c’était la première fois qu’ils rendaient le rapport. Mais ce n’était clairement pas au niveau compte tenu de la représentativité que la plateforme a acquise rapidement auprès des jeunes, que ce soit en nombre ou en temps passé. Or, nous n’avons obtenu quasi aucune information », indique-t-il. Roch-Olivier Maistre, le président de l'Arcom, en profite pour tacler au passage la plateforme de Bytedance « la seule qui n’a pas signé la charte relative à la protection de l’image des mineurs en ligne », dont le paraphe avait lieu le matin même…

Benoît Loutrel continue : « Par exemple, nous ignorons tout des procédés de classification des médias, en fonction de leur indépendance étatique, que les plateformes ont mis en place. Si d’un côté, Tiktok a bien indiqué quels médias ukrainiens étaient financés par le gouvernement, elle n'a pas étiqueté revanche China Global Television Network Europe comme étant un média contrôlé par le parti communiste chinois et le gouvernement chinois. On voit bien qu’il y a un problème à ce niveau-là. »

Et il va falloir qu’elle se mette au niveau, car dans quelques mois, l’Arcom aura pouvoir de sanction.

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