Banjo Meet est une application de rencontres basée sur la compatibilité musicale. Un moyen de briser la glace en chanson lors du premier rendez-vous. Entretien avec son créateur, Jonathan Luquet, Rouennais de 39 ans.
Vous êtes le «chef d'orchestre» de Banjo Meet. D'où vous est venue l'idée d'une telle application ?
Jonathan Luquet. L'idée d'un site de rencontres axé sur la musique me trotte depuis un moment dans la tête. Mais pendant 15 ans, j'ai fait une grosse partie de ma carrière dans l'immobilier. C'est le premier confinement, en 2020, qui a suscité beaucoup de remise en question. C'était le moment de changer de carrière. Cette année-là, j’ai tout plaqué pour me lancer dans Banjo, qu'il m'a fallu un peu plus d’un an pour mettre sur pied et que j’ai pu lancer en février 2022. C'est d'ailleurs avec ce projet que je suis devenu développeur.
Et c'était un moyen pour vous de lier vos deux centres d'intérêt, l'informatique et la musique...
Exactement. L'informatique a toujours été une passion. En parallèle, la musique fait partie de ma vie, de mon quotidien. Et je me suis rendu compte que c'était pareil pour tout le monde : je ne connais personne qui n'en écoute pas. C'est quelque chose d'universel.
Quel est l'intérêt de placer la musique au cœur de l’application ?
Aujourd'hui, on consomme la musique différemment, notamment via des plateformes telles que Spotify, Deezer ou Apple Music. Je me suis dit qu'il serait intéressant d'en exploiter les données, de confronter les playlists, pour tenter de déceler des points communs entre les utilisateurs. Je pense que ce qu'on écoute reflète vraiment qui l'on est. Notre éducation, notre enfance, et même nos idées politiques. Un peu comme une carte de personnalité.
Cela permet-il des contacts plus sincères ?
Banjo utilise un algorithme qui synchronise automatiquement les playlists des utilisateurs. Et on récupère tout, y compris les titres qu'ils ne veulent pas forcément partager, dont ils ont honte. C'est tout l'intérêt : on ouvre son espace intime aux autres, on se dévoile sans filtre. Il n'y a pas de triche.
Est-ce une façon de se démarquer des autres applications de rencontres ?
Je voulais essayer de faire matcher les gens différemment, par rapport à ce que font la plupart des autres applications qui, finalement, sont axées sur des choses un peu insignifiantes pour la rencontre amoureuse. Apporter une nouvelle façon de matcher, en musique, sans côté superficiel. En calculant les scores de compatibilité musicale, Banjo permet de mettre en valeur les points communs d'entrée.
Quels sont les prochains objectifs de Banjo ?
Je suis en train de retravailler l'application mobile, téléchargeable sur iOS et Android. Et si Banjo est gratuite aujourd'hui, je serai obligé de rentrer dans un modèle économique plus classique, avec un système d'abonnements et des fonctionnalités payantes. Mais l'objectif principal reste de participer à un maximum de rencontres amoureuses, qui n'auraient pas forcément pu se faire sur des sites de rencontre classiques.