Portrait

À 25 ans, il a fondé une des premières agences d’influence marketing, Ykone. Olivier Billon a l’entrepreneuriat dans la peau.

« Mon premier cours de marketing a été une claque immédiate. J’ai compris que j’avais enfin trouvé ma voie. » Olivier Billon, 39 ans, papa d’une fillette de 7 ans, a passé beaucoup de temps à l’université. D’abord en droit, lorsqu'il pense devenir avocat. Puis en science politique. Et ensuite en master marketing à Sciences Po, où la révélation s’est faîte. « À 18 ans, j’ai créé ma première entreprise, LemonSound, spécialisée dans les programmes de fidélité pour les clubbers en fonction de leurs goûts musicaux, se souvient-il. À l’époque je n’avais pas conscience que j’étais entrepreneur dans ma nature profonde, parce que ce n’était pas le parcours classique pour lequel j’avais été éduqué. » En 2008, à la fin de ses études, Sciences Po inaugure son premier incubateur de start-up. Après tant d’années à l’université, Olivier Billon est tiraillé entre le besoin de trouver un travail et la tentation de saisir l’opportunité de faire partie de cette aventure. Et malgré l’offre de recrutement au service marketing de L’Oréal, le jeune homme va choisir de lancer un projet au sein du « Centre pour l’entreprenariat de Sciences Po ».

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Novembre 2008, Ykone voit le jour. Au départ, c’est un magazine en ligne dont le contenu est co-créé par des journalistes et des blogueuses. À l’époque, YouTube et Instagram n’existent pas, et encore moins les agences mettant en relation les marques et les influenceurs. Ykone.com permettait aux blogueurs d’avoir accès à une plateforme professionnalisante, et aux marques, à une plateforme sécurisante. « Le succès a été immédiat, sourit-il. L’école m’a tout de suite soutenu, et j’ai rapidement levé 500 000 euros auprès d’anciens élèves. » Parmi ces business angels, de grands noms de la pub et des médias comme Jean-Pierre Séguret, président de DDB France à l'époque, le présentateur-producteur Arthur ou encore Henri Le Menestrel, fondateur de Nextedia. En moins d’un an, la jeune pousse collabore avec des clients comme Chanel, Lancôme ou Dior.

En 2010, Ykone opère une nouvelle levée de fonds, de 2 millions d’euros auprès d’Elaia Partners qui prend une participation dans la société. Mais entre 2010 et 2013, « c’est la traversée du désert ». Il faudra attendre l’explosion d’Instagram pour qu’Ykone puisse exprimer tout son potentiel et trouve son modèle économique : celui d’agence de marketing d’influence. En 2014, le chiffre d’affaires s’envole. Avec, en ligne de mire, un développement agressif à l’international. En 2018, TF1 rachète la majorité de la société tout en gardant l’équipe dirigeante. En 2022, Ykone sort de TF1 et se rapproche de la famille saoudienne BinDawood. Pour garder son indépendance, Olivier Billon a l’idée de créer le fonds d’investissement Future Tech Retail, dont BinDawood est actionnaire. « Depuis sept ans, je voyage 150 jours par an, assure Olivier Billon. Notre ambition principale : devenir le réseau mondial de l’influence marketing ». Ces dernières années, Ykone a ouvert des bureaux à Milan, à Berlin, à Dubaï, à Tunis, à Hong Kong, à Shanghai ou encore à Singapour. « L’influence est une affaire locale, martèle l’entrepreneur. Les Français suivent les influenceurs français, pareil pour les autres pays. »

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Parcours

1983. Naissance à Versailles.

2001. Lancement de LemonSound.

2006. Master en droit.

2008. Master marketing à Sciences Po Paris.

2008. Lancement d’Ykone

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