Quelles campagnes ont brillé aux Epica Awards ?

Cette année, le jury s’est donné rendez-vous à Paris, à quelques pas de Montmartre, pour échanger et débattre tout le long de la journée sur les meilleurs prix créatifs de l’année. La présidente du jury était Claire Atkinson, une journaliste qui a occupé des postes de direction au New York Post, à NBC et a été plus récemment, correspondante en chef des médias chez Business Insider.

Les journalistes ont eu pour mission de décerner huit Grand Prix à attribuer dans ces catégories : PR, Media, Digital, Responsibility, Film, Innovation, Design et Print. 2758 agences ont candidaté pour cette 37e édition avec le plus grand nombre d'inscriptions venant d'Allemagne (307), suivi du Canada (285) et du Royaume-Uni (133). L'Allemagne arrive en tête du classement des pays avec 100 projets récompensés, dont 4 Grands Prix, 23 Or et 40 Argent, suivie du Canada avec 48 projets récompensés, dont 6 Or et 14 Argent. Le Royaume-Uni, la France et les États-Unis complètent le top cinq.

Des échanges assez fluides

Selon les catégories, le jury était « plutôt » d’accord sur les prix à accorder, même s’il y a eu quelques désaccords. Dans la catégorie Innovation, « Aldidas » de McCann Manchester n’est pas passé loin de la victoire, mais c’est la campagne « Animal Alerts » (Allemagne) pour PetPace qui a été récompensée. L’idée ? Des colliers pour chiens qui récupèrent simultanément des données permettant d’alerter sur des risques de séisme à la population.

En Design, tous les membres du jury se sont mis au diapason pour faire de « Orchestra Sinfonica di Milano » (Italie) le Grand Prix de cette catégorie. L’intelligence du concept, afin d’attirer la jeune génération vers l’écoute de musique classique, a séduit le jury.

Deux doublés

Chaque catégorie a reçu un Grand Prix, à l’exception de deux qui ont donné du fil à retordre : Media et Responsabilité. Ce n’est donc pas un Grand Prix, mais deux, qui ont été décernés, pour des campagnes complètement différentes, mais tout aussi poignantes.

Dans la catégorie Media, la première campagne récompensée est celle de l’agence Scholz & Friends Berlin GmbH (Allemagne) pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung avec « The 100th edition ». Depuis plus d’un quart de siècle, le journal présente des personnalités influentes dans ses photographies, et pour sa centième édition, le quotidien a mis en lumière la survivante de l’Holocauste, Margot Friedländer. Une campagne puissante sortie à l’occasion de la Journée de commémoration de l’Holocauste, le 27 janvier 2024.

« The National Sport of Kazakhstan », signée GForce/Grey pour Ruh Fighting, a également été récompensée pour la façon dont elle a mis en lumière les violences faites aux femmes en interpellant une majorité d’hommes à s’éveiller sur la situation au Kazakhstan.

Le Grand Prix Responsibility revient aux agences VML et Jung von Matt AG pour « Call Glen » (Belgique) et « Rights against the Right » (Allemagne).

Où est la France ?

La création française a conquis le jury et repart avec deux golds pour BETC avec « Rob it to get it ? » pour Distance, et « Super » pour Canal +.  BETC réaffirme sa puissance créative en tant qu'agence française la plus primée au prix mondial décerné par la presse.

Australie. GAD, The Good Company, BETC, Ici Barbès, Hungry & Foolish, Phantasm, et Soldats Films sont également récompensés d’un silver, soit au total 11 pour la France. En bronze, même résultat avec 11 récompenses pour les agences Dentsu, BETC, Havas Play, Babel, The Good Company, Australi. GAD, VML, François de Martignac, et mnstr.

Des thématiques variées

Cette 37e édition a été placée sous le signe de l’IA. Une campagne marquante à base d’intelligence artificielle - qui repart avec un gold - est signée de l’agence BBDO pour le Annahar Newspaper avec « The New President ». L’IA s’appuie sur 90 ans de journalisme du média pour fournir des réponses et des solutions impartiales aux questions politiques, juridiques et gouvernementales du Liban. En exploitant cette vaste base de connaissances, le président d’AI offre un mélange unique d’informations historiques et d’analyses de données modernes.

Davantage de campagnes pour les droits des femmes se sont aussi fait une place. Dans la catégorie Print, on retrouve notamment « Real Horror » (Brésil), une campagne d’affichage mettant en avant les violences conjugales à travers des dessins à la façon d’un Comic. Mais c’est finalement « Capa vs War » qui s’est imposée (Allemagne).

En PR, « Lux in her name » de l’agence VML Singapore a été salué au sein du jury, pour sa campagne innovante et engagée sur les prénoms des femmes chinoises ! « Dans la culture chinoise, les femmes sont confinées aux rôles de genre traditionnels et sont censées incarner l’obéissance et la passivité en tant que filles et épouses. Ce préjugé s’étend également à leurs noms. Alors que les garçons reçoivent des noms évoquant la force et le pouvoir, les filles portent souvent des étiquettes qui reflètent la soumission et le sexisme. »

Mais c'est finalement « The Beko Inheritance » de VML UK qui a remporté le Grand Prix dans cette catégorie.

Le dernier Grand Prix à être jugé était celui des Films. Et cette catégorie a également créé des débats durant les délibérations. C’est finalement « Museum Worthy », une campagne humoristique de BBDO New York qui sort en tête de cette catégorie.

Cette 37e édition a brillamment mis en lumière la diversité et l’innovation des campagnes internationales, reflétant à la fois les avancées technologiques et les enjeux sociétaux actuels. Ce fut une excellente année pour VML et Serviceplan lors des Epica Awards 2024, puisqu'ils ont remporté de nombreux prix, dont deux Grands Prix pour VML et un pour Serviceplan Allemagne. Ppas surprenant qu’ils soient respectivement devenus Réseau de l’année et Agence de l’année.

Il ne reste qu’une chose à dire : see you next year !