Beaucoup de dirigeants concernés approuveront. En tant qu’agence digitale indépendante, le plus dur n’est pas uniquement d’émerger mais de durer sur un marché où les cartes sont régulièrement rebattues. Le tout sans succomber aux sirènes de la concurrence ou disparaître des radars. À cet égard, ESV Digital fait de la résistance sa marque de fabrique. L’agence née en 2004, pionnière du marketing digital à la performance, s’apprête à fêter sa majorité dans quelques mois. À cette occasion, l’entreprise - qui a déjà connu plusieurs vies - fait peau neuve en s’offrant une identité plus en accord avec son poids sur le marché, celle-ci revendiquant la gestion de 120 millions d’euros d’achats médias digitaux à l’année. Présente à Paris, à Londres et au Luxembourg, ESV Digital se rebaptise sobrement ESV.
Concurrence démultipliée
« L’objectif de ce rebranding est double : dépoussiérer une marque qui n’est plus en accord avec nos équipes et nos expertises de même que formaliser une organisation reflétant plus fidèlement nos savoir-faire et le cap défini », synthétise Yoann Grumberg, son CEO. Car depuis sa naissance sous l’appellation Esearch Vision et l’avantage concurrentiel pris à l’époque grâce à sa technologie propriétaire, le paysage a considérablement évolué et les concurrents se sont multipliés. D’où la nécessité de faire valoir sa singularité et faciliter la lisibilité de son offre. « Les réflexions quant à cette nouvelle identité ont débuté en 2019. Avec une ligne directrice : s’appuyer sur cet ADN d’agence indépendante, internationale et multichannel. L’offre se structure autour de quatre pôles. Le premier dédié au paid media - SEA, social ads, display/programmatique… Le second au SEO, développé il y a quelques années et complémentaire du pôle SEA. Le troisième, en croissance, concerne le social media tandis que le quatrième rassemble les activités de conseil et de création », détaille le dirigeant, soulignant les atouts de l’agence sur ce dernier plan. « Nous sommes équipés d’un planning stratégique et le rachat de l’agence anglaise Bell en 2017 nous a permis d’élargir notre champ d’action », illustre-t-il. L’internationalisation de l’activité reste quant à elle un leitmotiv. En dépit d’installations peu fructueuses outre-Rhin et aux États-Unis, la capacité de l’agence à œuvrer hors des frontières n’est plus à faire.
Sus aux idées reçues
« L’Espagne, l’Allemagne et les Pays-Bas sont des territoires clés et nous avons gagné récemment plusieurs comptes comprenant un développement européen », précise le CEO, qui en profite pour balayer certaines idées reçues. À commencer par la « mode des boîtes digitales montées par des ex-Google ». Pas de quoi « être forcément mieux placé pour accompagner les annonceurs », prévient celui qui a pris il y a trois ans les commandes d’ESV, également certifié organisme de formation. Outre la fidélité éprouvée de nombreux clients et un exercice 2020 flirtant avec une « croissance à deux chiffres », l’agence a « procédé à huit recrutements » et « enregistré une dizaine de gains cet été parmi lesquels Thalys, la Fédération française de rugby ou Rail Europe ». Preuve que la résistance porte ses fruits.
Chiffres clés
100. Nombre de collaborateurs (60 en France).
200. Nombre de clients.
120 millions d’euros. Achats médias digitaux pilotés annuellement par l'agence.