C’est un détail qui n’a pas échappé aux marques, en particulier dans le monde feutré du luxe. Terre de Sienne a bien changé ces quatre dernières années. Et pour cause. Outre l’arrivée en 2017 de Charles de Beauvoir comme CEO – son fondateur Jean-François Le Rochais ayant pris du recul en qualité de chairman –, l’agence présente à Paris a su se défaire progressivement d’une étiquette corporate classique quoique bien établie sur le marché et réputée pour sa qualité d’exécution. « L’ADN de l’agence est originellement très axé sur les contenus et l’éditorial, avec par exemple les rapports d’activités d’une griffe comme Chanel », retrace Charles de Beauvoir, en écho à un champ d’intervention ayant substantiellement évolué ces derniers mois.
Nouvelle dimension
Le fruit d’un travail au long cours et d’une réorganisation ayant – entre autres – débouché sur la création d’un pôle luxe florissant. De « 300 000 euros de marge brute il y a deux ans », l’entité, dirigée par Yasmina Maya, table sur près de « 1,5 million d’euros de marge brute cette année ». Signe que la greffe a pris. « Le luxe n’est pas un effet d’opportunité mais une construction historique », rappelle à toutes fins utiles son CEO quant à l’évolution du portefeuille de l’agence indépendante, qui accompagne pêle-mêle Piaget, Fawaz Gruosi, le joaillier français Courbet ou l’horloger suisse Label Noir.
Mais limiter l’agence aux acteurs du luxe et de la beauté serait réducteur. D’une part, parce que Terre de Sienne continue de placer ses pions sur le terrain du corporate, en témoigne le gain fin 2020 du rapport intégré de Société Générale. D’autre part, car l’agence touche du doigt des projets de plus grande envergure, à l’instar de Lectra. Un client coté à la Bourse de Paris dont Terre de Sienne va piloter la nouvelle plateforme de marque. « Gérer un projet de cette ampleur sur les volets branding et stratégie, c’est nouveau pour l’agence », se félicite son CEO. Autre exemple de cette diversification actée, la capacité à adresser le secteur de l’immobilier tertiaire.
Croissance organique
« Depuis quelques années, le volet real estate a pris de l’importance au sein de l’agence, celle-ci étant régulièrement consultée lors des appels d’offres majeurs », illustre le dirigeant, rappelant que Terre de Sienne travaille pour le compte de Klépierre ou encore de Bouygues Construction. Et la mue est loin d’être finie. L’agence dispose d’une feuille de route ambitieuse en dépit d’un exercice 2020 chahuté, crise sanitaire oblige. « L’objectif consiste à faire grandir l’agence de manière avant tout organique », ajoute Charles de Beauvoir, passé auparavant par Comcorp et Dream On. Terre de Sienne, qui mise sur +30 à +35% de croissance de chiffre d’affaires en 2021 après un exercice 2020 en repli mesuré (–12%), va également devoir forcer sa nature pour asseoir ce nouveau statut en « prenant plus régulièrement la parole », concède son CEO. Un détail qui a, là encore, son importance.
Chiffres clés
40 Nombre de collaborateurs
4 millions d’euros Marge brute 2020
5,5 millions d'euros Marge brute prévisionnelle 2021