Ne surtout pas se fier à son nom daté. Contrairement aux apparences, Raymonde n’a rien de l’agence de communication globale un peu vieillotte. Fondée fin 2015 par Antoine Baume et Hugo Meunier, l’agence indépendante est à ranger dans la catégorie « digital native ». Un terme souvent galvaudé que les fondateurs revendiquent haut et fort, dans le sillage d’une trajectoire ascendante qui plaide en leur faveur. Pourtant, à écouter les deux hommes qui se sont rencontrés chez Dare.Win, le pari était osé. « Démarrer une agence sans réseau lorsqu’on a moins de 30 ans représente un sacré défi », euphémise Hugo Meunier, à propos d’une structure née « au culot » avec le gain du budget Jardiland, remporté au nez et à la barbe de ténors parisiens.
Un client que l’agence créative a conservé depuis avec pour envie permanente de « dépoussiérer cette enseigne », souligne Hugo Meunier, qui pilote le pôle social media quand Antoine Baume chapeaute essentiellement le planning stratégique de la structure affichant 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires cinq ans après son lancement.
Synergies croissantes
Signe supplémentaire que le modèle convainc, d’autres références structurantes sont venues s’ajouter. À l’instar d’Atol, que « l’agence accompagne dans le développement de son écosystème digital et les lancements de produits ». Ou encore Système U, dont Raymonde vient de remporter le budget social production relatif à Instagram. Sans omettre des acteurs comme Cultiv, marque de cosmétiques et de compléments alimentaires bio du groupe InVivo, Hugo le Maraîcher ou Les 2 Vaches. Des entreprises pour lesquelles l’agence tire souvent le fil « green » dans les opérations ou prises de parole.
Dans sa conquête du marché, Raymonde ne marche pas seule. Elle peut compter sur Merci Raymond, spécialiste de la végétalisation urbaine et scénographique. Une activité a priori passablement éloignée des préoccupations d’une agence digitale. Et pourtant, la ressemblance patronymique n’a rien de fortuit. Car derrière la société, qui s’appuie sur une quarantaine de collaborateurs (jardiniers, ingénieurs-agronomes, architectes, ébénistes…), se cachent également Antoine Baume et Hugo Meunier. « La naturalité n’est pas une tendance, c’est l’avenir », affirment sans hésitation les cofondateurs. Des propos que le développement rapide des deux structures accrédite. Leur objectif ? « Parvenir à une forme de synergie », reconnait Hugo Meunier.
« On y arrive lorsque Adidas missionne l’agence pour une activation digitale à l’occasion du lancement d’une collection upcyclée », illustre-t-il. « Nous sommes parallèlement en phase finale d’un appel d’offres pour lequel l’expertise végétale est un gros plus », ajoute Antoine Baume quant à un positionnement hybride qui séduit. « On travaille parallèlement avec la marque de parfum Chloé du groupe Coty au sujet d’un événement axé autour de la nature », complète ce dernier. Plus de doute. En dépit d’appellations qui sentent le formica et le Fernet-Branca, Raymonde et Merci Raymond incarnent un souffle neuf pour le secteur.
Chiffres clés
30. Nombre de collaborateurs de l’agence Raymonde.
40. Nombre de salariés de Merci Raymond.
2 millions d’euros. Chiffre d’affaires prévisionnel de Merci Raymond en 2021.
2,4 millions d’euros. Chiffre d’affaires prévisionnel de Raymonde en 2021.