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Frédéric Maillard, président de l’agence de communication santé FMad, revient sur les actualités de la semaine, notamment dans le domaine de la santé, autour du Covid, de la mauvaise image du vaccin AstraZeneca, ou de Janssen.

La barre des 100 000 victimes du Covid franchie.

Un chiffre symbolique. Derrière lui, une réalité terrible. Surtout si l’on y rapporte le nombre des proches endeuillés. Il est frappant que nous ayons été aussi mal préparés. La faute n’incombe pas à tel ou tel : elle revient au court-termisme politique. Si nous devons retenir une seule leçon de cette histoire dramatique, c’est la nécessité de penser sur le long terme. Comme nous commençons, timidement, à le faire sur le climat.

 

La mauvaise image du vaccin AstraZeneca, qui suscite peur et refus de se faire vacciner.  

Il faut tout d’abord souligner l’extraordinaire agilité des laboratoires qui ont su, en un an, mettre au point des vaccins efficaces pour enrayer la pandémie. Ce qui était, paraît-il, impossible est devenu possible. Concernant le vaccin AstraZeneca, on a trop louvoyé entre « C’est un vaccin sûr » et « Attention, il peut provoquer des effets secondaires ». On aurait mieux fait de mettre en exergue deux chiffres beaucoup plus parlants : celui du risque de développer une forme grave du Covid vs celui d’un effet secondaire grave du vaccin.

 

Johnson & Johnson qui annonce retarder le déploiement de son vaccin en Europe.

Johnson & Johnson a tiré les conséquences de la gestion médiatique du vaccin AstraZeneca. Le groupe a donc préféré anticiper pour éviter de se retrouver dans la même impasse. C’est une décision à la fois risquée et courageuse.

 

Le PDG de Pfizer, Albert Bourla, qui accorde une interview à quatre médias européens, dont Les Echos.  

Pour le moment, aucun des acteurs majeurs de la vaccination n’était vraiment incarné aux yeux du grand public, à l’exception d’AstraZeneca avec son patron Pascal Soriot, un peu malgré lui. Or nous sommes dans une situation de crise et - n’importe quel professionnel vous le dira - une entreprise doit avoir un porte-parole, un visage. Qui de mieux qu’Albert Bourla, le PDG de Pfizer, pour expliquer au monde entier l’engagement de son groupe et sa vision sur le moyen terme ? Le besoin d’une troisième dose aurait pu être aussi mal compris. Plutôt que de laisser les commentateurs s’emparer du sujet, il a préféré anticiper et en expliquer lui-même la nécessité.

 

La une du Monde  du 15 avril basée sur une frise de points représentant les victimes du virus.

Si notre cerveau « comprend » les grands chiffres (distances interstellaires, très hauts salaires...), il en réduit la portée. Et heureusement, car nous serions constamment, dans le cas contraire, en état de sidération, empêchés de vivre. Sauf que parfois, il est bon de les ramener à leur juste dimension. C’est ce qu’a fait Le Monde, pour ne pas oublier. Ni ceux qui sont morts, ni le danger qui nous menace encore. L’image reprise par certains médecins ces derniers temps est assez évocatrice : dans notre pays, chaque jour, le nombre de morts du Covid équivaut à celui du crash d’un avion gros porteur...

 

Les premières annonces et incertitudes autour du calendrier des réouvertures « progressives ».

D’un côté, le gouvernement se doit de donner des perspectives. De l’autre, il ne peut qu’être prudent et raisonner par hypothèses quand tout le monde exige, et on peut le comprendre, des certitudes. L’art de gouverner, c’est de savoir, si ce n’est résoudre des équations impossibles, à tout le moins tenter de s’approcher d’un résultat individuellement et collectivement acceptable. C’est ce qu’ont réussi à faire, avec plus ou moins de bonheur, la grande majorité des gouvernements. Ceux-là seraient en revanche coupables de ne pas ouvrir demain un large chantier prospectif. Nous devons penser l’après-demain pour mieux vivre aujourd’hui et demain.

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