Marketing
La Poste, via un partenariat noué avec Woô, lance une offre associant courrier et influenceurs. Reste à faire la démonstration du bien-fondé de cette alliance un brin contre-intuitive.

Au premier abord, cela ressemble au mariage de la carpe et du lapin. D’un côté, le courrier, média surpuissant mais à l’image passéiste. De l’autre, l’influence, média fédérateur mais dont le cœur de cible diverge a priori sensiblement. De quoi parler d’antinomie ? « Il est clair que ce partenariat peut sembler contre-intuitif de prime abord. Mais il ne l’est pas, pour plusieurs raisons. D’une part, il s’inscrit dans une logique bien plus large, le groupe, en tant qu’acteur majeur de la communication, faisant déjà lui-même de l’influence », rappelle d’entrée Nathalie d’Isanto, directrice du courrier publicitaire au sein du groupe La Poste. « D’autre part, il correspond à un souhait clair : moderniser l’image du courrier publicitaire », reprend celle qui y voit l‘occasion de « réconcilier le marketing d’instantanéité, grâce à l’influence, et le marketing durable, par le biais du courrier ». Pour parvenir à ses fins et à cette offre dont la mise en œuvre s’est faite lors du confinement, La Poste a noué un accord avec Woô, qui dispose de trois plateformes référentes sur le marché. « Deux comptant plus de 300 000 micro et nano influenceurs et la troisième consacrée aux macro influenceurs, sachant que nous collaborons avec environ 500 d’entre eux à l’échelle nationale », détaille Eric Merle, directeur commercial chez Woô, soulignant l’intérêt pour l’entreprise de s’allier avec un acteur disposant d’une présence aussi importante que La Poste.

Cas d’usage

« On parle de plus de 1100 commerciaux à l’échelle de la France », appuie Nathalie d’Isanto, reconnaissant néanmoins une appropriation variable et progressive des outils selon les profils. Mais que l’on ne s’y trompe pas. La Poste et Woô ne sont pas partis la fleur au fusil. « Avant de se lancer dans un tel partenariat, nous avons examiné et travaillé les différents scenarii afin d’obtenir des cas d’usage où le bénéfice client soit tangible. Un cas qui fonctionne bien, par exemple, c’est celui consistant à générer localement du trafic en boutiques. Cet accord nous offre l’occasion de panacher influenceurs nationaux et locaux et permet de nombreuses possibilités autour du drive-to-store, de l’échantillonnage ou encore du home testing », pointe la directrice. S’adressant aux clients privés comme publics, l’offre se décline sous forme de packs, calibrés en fonction des besoins des grands groupes, des entreprises de taille moyenne et des plus petites sociétés. « Cette offre doit rendre l’influence et les influenceurs accessibles au plus grand nombre », ajoute Eric Merle. Autre avantage pour la BU Courrier de La Poste : rafraîchir son image. « Nous sommes originellement plutôt B to B. Cet accord doit permettre de rajeunir notre image auprès des marketeurs et du grand public », reconnaît Nathalie d’Isanto. Qui sait que le plus dur - convaincre le marché - reste probablement à faire. « Nous travaillons actuellement sur une vingtaine de demandes mais à date, rien n’est officiellement signé », conclut-elle. Signe que ce mariage ne se fera pas en un jour.

Chiffres clés

1100. Nombre de commerciaux de la business unit (BU) Courrier du groupe La Poste.

62%. Taux de mémorisation moyen du courrier publicitaire (26% pour l'imprimé publicitaire).

300 000. Nombre d’influenceurs (macro, micro et nano) avec lesquels Woô collabore.

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