Comment envisagez-vous la reprise ?
Olivier Harnichard. Comme tout le monde, nous nous sommes pris une énorme claque qui a été au-delà du chiffre d’affaires. Il y a eu un impact sur le moral, un impact très fort au niveau de l’humain. Dans ce cadre, nous nous plaçons dans l’optique du rebond. Au-delà des événements annulés ou reportés, quelques clients nous ont demandé ce que l’on pouvait faire. Dix jours après le démarrage de la crise, un acteur du luxe nous a demandé de maintenir son événement. Cela nous a remis dans le bain. Il s’agissait d’un showroom digital connecté avec prise de parole du vice-président et présentation d’une nouvelle collection avec pour cible des personnes présentes à Paris, Tokyo, Shanghai et Hong Kong. Mille se sont connectées. Ce client nous a redemandé le même événement pour la semaine du 15 juin et deux autres pour septembre-octobre. En parallèle, nous avons pitché pour d’autres dossiers, autour de formats phygitaux. Nous avons gagné un appel d’offres pour un client dans la beauté pour le dernier trimestre.
Qu’entendez-vous par « mis dans le bain » ? Cet événement en a-t-il inspiré d’autres ?
Nous avons créé une offre de communication événementielle à distance intégrant des solutions de captation de contenus et d’interaction. Voilà des années que nous digitalisons les événements : la question n’est pas là mais dans le fait d’événementialiser le digital. Il ne s’agit pas de proposer une captation à un public passif devant l’écran. Le sujet est de rendre le contenu vivant.
Les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de marques ayant un vrai impact social et sociétal. Comment prenez-vous en compte cette problématique ?
La période permet de voir quelles entreprises sont cohérentes avec elles-mêmes, avec un monde de la communication qui a cassé les barrières entre communication interne, externe, RH, commerciale. Les annonceurs ne peuvent pas tenir de discours discordants. Une fois que l’on a dit cela, l’on en revient au sens et au contenu. La question porte sur la façon de les accompagner pour être cohérents avec ces prérogatives RSE. En plus de la norme ISO 20121, la norme RSE de l’événementiel, nous avons une direction RSE au sein du groupe et nous avons fait le choix à l’agence d’avoir une organisation supplémentaire. Une personne référente sur la RSE est en dialogue constant avec les clients et les prestataires. Pendant la crise, deux sujets en particulier intéressaient nos clients : le digital et la RSE. Nous avons mis une nouvelle solution en place, un parcours sanitaire sécurisé. Avec, là encore, un référent interne.
C’est quoi, pour vous, un événement « utile » ?
L’utilité est liée à la réussite de l’événement. Un événement utile marque et induit un changement (acte d’achat, acte de plan stratégique…). L’utilité est l’impact que l’on arrive à créer pour que l’événement ne soit pas une fête sans sens. Désormais, la crise ouvre un champ d’événements sur toutes les questions qui se posent sur le monde, le monde du travail… Nous travaillons à ce sujet sur des événements propriétaires.
Chiffres clés
42 millions. Chiffre d’affaires 2019 Live! by GL Events.
80 personnes. Effectif (en CDI) de l’agence.
60. Nombre d’événements annulés ou reportés.