C’est une image qui a fait le tour des médias et des réseaux sociaux fin 2017. Un simple gobelet McDonald’s frappé du M emblématique de la chaîne américaine. Jusque-là, rien d’anormal. Mais à y regarder de plus près, un détail a changé : seuls les contours du logo -d’ordinaire uniformément jaune- ont été conservés. Bilan ? Une économie de plus d’un tiers (-35%) d’encre. « C’est étonnant de voir à quel point cet exemple est devenu emblématique alors que d’autres marques comme Nike, Starbucks, FedEx ou Coca-Cola étaient aussi concernées, avec une réduction allant jusqu’à 40% », relève Sylvain Boyer, qui se cache à la fois derrière l’agence Ecobranding et le concept du même nom. Un concept qui, comme l’appellation l’indique, veut permettre aux marques de conserver leur visibilité tout en réduisant drastiquement leurs coûts de production et leur empreinte environnementale. En d’autres termes, faire rayonner l’écoconception. Un sujet éminemment d’actualité... « J’ai quitté mon poste de creative director chez Interbrand fin 2017 pour lancer Ecobranding, mais cela faisait cinq ans que je travaillais sur ce projet », reprend Sylvain Boyer, qui bénéficie depuis le lancement de sa structure du soutien de Royalties, agence de branding du groupe Publicis à qui les associés fondateurs David Jobin et Olivier Bontemps ont racheté l’ensemble des parts en 2014.
Le digital prend aussi le pli
« Royalties sert de caution en termes de capacités techniques et financières dans le cadre d’appels d’offre par exemple », explique celui qui s’appuie pour l’heure sur une équipe de trois personnes. « Il s’agit en quelque sorte d’un rôle d’incubateur », estiment d’une même voix Olivier Bontemps et David Jobin, que le fondateur d’Ecobranding connaît bien pour avoir déjà œuvré chez Royalties entre 2009 et 2013. À la clé, une union notamment incarnée par le gain du logo de Paris 2024. Mais s’en tenir à de simples économies d’encre lorsqu’on parle d’Ecobranding serait injuste. Car c’est également sur le terrain du digital que l’agence entend aider les marques à « faire mieux avec moins ». Dernier exemple en date ? La refonte du logo d’Orange et son adaptation aux formats digitaux, permettant d’économiser pas moins de « 64% de data » -soit autant d’économies d’énergie- à chaque affichage. « La réduction est minime pour un seul affichage. Mais multipliée par le nombre de clics et l’ensemble des supports du groupe, cela peut aller très vite », éclaire Sylvain Boyer, rappelant à ce titre le « concept d’interface pour smartphone Oled sur fond noir » conçu par Ecobranding afin de consommer moins d’énergie. « Depuis, le dark mode a été démocratisé par Google ou Apple, mais j’aime à considérer qu’on y a modestement contribué », conclut Sylvain Boyer, pour qui la logique d’écoconception doit devenir « un automatisme pour les entreprises ».
Chiffres clés
3 Nombre de salariés d’Ecobranding
25 Nombre de collaborateurs de Royalties (sept nationalités différentes)
2,8 millions d’euros Marge brute 2018 de Royalties