Déjà multiprimé en 2012 dans plusieurs festivals (Lions, Eurobest, Epica, Young Guns, Webbie, One Show, NY Festival) grâce à leur «stunt» pour Tic Tac (Ferrero), ce team créatif, embauché chez Ogilvy & Mather Paris début 2012 à l'issue d'un stage de fin d'études, se distingue à nouveau cette année. Non seulement ils sont lauréats du Grand Prix Stratégies des jeunes créatifs, mais Charles-Henry Joyaut (27 ans) et Salomé Jestin (24 ans) ont également raflé plusieurs Lions au dernier Festival international de la créativité à Cannes. Leur plate-forme digitale pour Allianz, sortie en avril 2014, a gagné un Lion de bronze en Media et un Lion d'argent en Branded content & Entertainment tandis que leur web série pour Ford («On the road again») a gagné un Lion de bronze en Branded content & Entertainment. Et la moisson devrait continuer puisqu'ils comptent s'inscrire à d'autres festivals.
Outre des travaux originaux et de qualité, le Prix Stratégies des jeunes créatifs récompense aussi la complicité d'un duo qui travaille maintenant ensemble depuis sept ans. «On s'est rencontrés à Sup de pub. Dès la première année, on est devenus amis et on a vite commencé à se mettre ensemble pour des travaux de groupe», se rappelle Charles-Henry Joyaut. Une complémentarité qu'ils ont continué à développer en deuxième année, option «création». «Charles-Henry voulait être concepteur-rédacteur, moi je ne savais pas trop. Mais de fil en aiguille, j'ai commencé à me former pour devenir directrice artistique et notre team s'est formé tout naturellement», continue Salomé Jestin. Pour leur troisième année, ils réalisent alors leur premier stage ensemble chez Euro RSCG C&O (devenue ensuite Havas Paris). Ils ne comptent pas leurs heures, et profitent de leur temps libre pour contacter et rencontrer des créatifs qui leur prodiguent conseils et critiques constructives.
Ultramotivés, ils entrent alors en dernière année de Sup de pub, spécialité «création». Alors qu'ils rêvent d'intégrer BETC, une rencontre va être déterminante. «Juste avant la dernière année, on a du passer un entretien avec un professionnel. Il s'avère que nous sommes tombés sur Nicolas Lautier [membre du collectif les BNF], qui nous a fait rêver en nous parlant de son agence. On lui a alors demandé s'il était possible de réaliser notre stage de fin d'études chez Ogilvy & Mather Paris», s'enthousiasme Charles-Henry Joyaut. Leur audace paye puisque les BNF acceptent. «Nous avons eu un bon feeling avec eux, mais ce qui nous a le plus séduits, c'était leur motivation, racontent Baptiste Clinet et Nicolas Lautier. C'est important car on leur demande beaucoup de travail. Durant leur stage, on est restés derrière eux, à leur expliquer ce qui était bien ou moins bien. Quasiment tous les matins, ont leur donnait aussi des cours pour les former. En fait, on a essayé de reproduire le même schéma que ce qu'on a vécu à nos débuts chez Fred & Farid.»
Tout s'enchaîne ensuite pour Charles-Henry Joyaut et Salomé Jestin. Juste après leur stage, ils sont embauchés chez Ogilvy & Mather Paris (un CDD qui se transforme en CDI début 2012) et ils gagnent aussi leurs premiers Lions (bronze en Branded content et argent en Outdoor) pour Tic Tac en 2012. L'année 2013, moins faste pour le duo (ils n'ont rien présenté à Cannes l'an dernier), n'est pas pour autant un accident de parcours. «On a sacrifié certains projets pour se faire la main sur les films. On voulait avoir une expérience de tournage car jusqu'alors on faisait plutôt du digital, du mobile, de l'event ou des opérations inclassables», explique Salomé Jestin. «On est en décalage avec l'agence, s'amuse son complice. En 2012 et 2014, années creuses pour Ogilvy, on a remporté des Lions alors qu'en 2013, édition faste pour Ogilvy Paris, nous n'avons rien eu !»
En pleine ascension, le duo souhaiterait désormais réaliser «une belle campagne film». Fan de football, Charles-Henry Joyaut rêverait aussi de travailler pour Nike car, dit-il, «ce sont leurs campagnes qui m'ont donné envie de m'orienter vers la publicité.» Par la suite, «on aimerait bien travailler à l'étranger; ce serait une belle expérience au niveau de la langue tout en nous permettant de voir ce qui se passe ailleurs», avance-t-il. «Ogilvy & Mather Paris n'est que notre première agence. Peut-être qu'il nous faudrait passer par une autre agence française avant de viser l'international», nuance Salomé Jestin. Quant aux BNF, ils espèrent que ce prix Stratégies «symbolisera la fin de leur statut de junior, car leur vrai défaut c'est un manque d'efficacité: ils ont de bonnes idées mais il y a encore trop de déchets. La prochaine étape pour Charles-Henry et Salomé, c'est d'intégrer le Top 10 des Young Guns», ajoutent-ils. Ce qui leur permettrait de continuer à mettre leurs pas dans ceux de leurs mentors, eux-mêmes entrés dans ce classement en 2013.
>> Les autres teams en lice pour le Prix Stratégies des jeunes créatifs 2014