Vous avez été membre puis présidente du jury des Direct Lions. Qu'est-ce-qui vous attire aujourd'hui à Cannes ?
Sylvia Vitale Rotta. Cette année pour la première fois je suis venue accompagner un client égyptien, leader dans son pays dans le secteur de l'alimentaire. Nous travaillons pour lui depuis huit ans. Il nous a demandé de lui faire découvrir le festival. C'est important pour nos clients. Les temps sont durs. Ils ont besoin de rêver, d'innover, d'entreprendre. Cannes leur enseigne combien la créativité peut faire gagner les marques. Nous découvrons des campagnes, des stratégies puis nous analysons ensemble de quelle manière elles peuvent inspirer ou accompagner leur marque.
Vous avez observé de près la shortlist design. Quelles sont les grandes tendances 2012 ?
S.V.R. J'ai noté un retour en force de la typographie et de l'illustration. On a eu l'ère du tout digital. On revient à un traité plus artisanal. La tendance est également à la simplicité, à la mise en avant de signes très purs.
Le Grand prix décerné à Austria Solar vous a séduit ?
S.V.R. Il a retenu mon attention dès la shortlist. C'est l'incarnation de tout ce que l'on attend du design : une « big idea », une belle mise en page. C'est magnifique. Voir la campagne
Que vous inspire la faible participation des agences françaises de design ?
S.V.R. La France n'a présenté que 40 dossiers sur les 2 182 campagnes de la catégorie design. Pour comparaison, les Américains en ont présenté 340, les Brésiliens 225 et les Allemands 219. Moins on envoie de dossier, moins on a de chance de gagner. L'année où j'étais présidente j'ai réussi à faire remonter 140 dossiers. Les agences françaises ont besoin d'être convaincue de venir à Cannes. Elles n'imaginent pas à quel point ce festival est stimulant et enrichissant. On retrouve l'énergie créative, la motivation. La créativité et le design peuvent faire bouger des montagnes.