N’en déplaise aux grincheux, sport et écologie peuvent faire très bon ménage. Vitrine technologique, le sport et la compétition peuvent aider la transition écologique, comme l’a expliqué le skipper François Gabart : « La course au large innove et propose des matériaux alternatifs, a indiqué le vainqueur du Vendée Globe. Il faut pouvoir se servir de cela et opérer un transfert technique au transport maritime ». Les événements sportifs apparaissent également comme de bons terrains de communication pour faire passer des messages. « Leur puissance nous permettent de faire de la pédagogie auprès d’un public plus ouverts au dialogue, » a précisé Françoise Bresson, directrice RSE et communication de Nestlé Waters France
C’est le cas aussi pour les causes sociétales. Un des exemples vogue actuellement dans les mers du Sud avec le skipper du Vendée Globe Thomas Ruyant. Le nom de son bateau, LinkedOut, a été offert par son sponsor principal, l’entreprise de cybersécurité Advens, à cette association aidant les plus défavorisés à retrouver du travail. «L’objectif est de mobiliser les entreprises et leur faire changer leur regard vis à vis de l’inclusion, a expliqué Alexandre Fayeulle, Pdg d’Advens. C’est un défi sociétal qui marche : la puissance mobilisatrice de ce bateau offre de la visibilité aux candidats. »
Les entreprises publiques ne sont pas à l’écart. La Poste est partenaire depuis 14 ans des arbitres et son engagement va plus loin que la visibilité du logo sur leurs maillots. « Le sport permet d’installer des messages structurants et des messages positifs, a indiqué Jean-Raphaël Gaitey, directeur du sponsoring sportif et des sportifs au sein de la Poste. La visée sociétale de cette opération est importante. » En externe notamment pour le respect des postiers.
Les organisateurs sont aussi embarqués dans ce mouvement de RSE. « Le rôle du spectacle sportif est de donner l’exemple au spectateur sur site ou devant sa devant sa TV, » a confirmé Amadea Kostrzewa, directrice des projets durabilité aux Jeux de Paris 2024 qui promet un événement zéro carbone. La Coupe du monde de rugby 2023 en France s’est, elles engagée dans la formation d’apprentis : 2023 seront formés au management du sport. Un investissement de plusieurs millions d’euros. « L’ensemble de nos partenaires a choisi de s’associer à cette initiative, a affirmé Benoit Rover, Directeur délégué emploi-formation chez GIP France 2023. Ils cherchent un sponsoring de responsabilité. »
Chaque partie doit réfléchir à cette notion d’héritage. « Mais il ne doit pas être que matériel, a prévenu l’ancien champion du monde d’athlétisme Stéphane Diagana. Il doit aussi permettre de faire avancer la place du sport dans la société et faire progresser la pratique sportive. » Ces engagements ne sont plus des options. « Chaque événement sportif doit absolument avoir un impact neutre », a affirmé Françoise Bresson. Il s’agit aussi d’un enjeu économique : « Un événement plus “vert” a plus d’attrait et il est plus motivant pour une marque, » résumait Anne-Stéphanie Pierry, directrice de la communication de Butagaz.
Bruno Fraioli