Cannes, ses palmiers, ses boutiques de luxe, son Palais, son Festival et son tapis… jaune. Le code couleur aurait-il changé cette année ? «Pas du tout, il s’agissait d’habiller le Palais des Festivals aux couleurs de Harley Quinn à l’occasion de la sortie de son film Birds Of Prey», avance un responsable chez Warner Bros. L’héroïne la plus «badass» de DC Comics, Harley Quinn, revient sur les écrans cette fois-ci sans son partenaire le Joker grâce à qui elle s'est fait connaître. Elle n’a pas de pouvoir particulier, juste d’être un peu psychotique. «Pour cette opération, nous nous sommes immergés dans l’état d’esprit de Harley Quinn. Elle n’aurait jamais attendu la date officielle du Festival de Cannes pour sortir son film, quoi de plus logique que de lui organiser son propre festival ?», interroge ce même responsable. La folie n’a pas de limite. Trois agences ont été mobilisées dès novembre 2019 pour la création de ce projet : Biborg sur la partie création, Hors-Concept sur la production de l’événement et Dare.Win sur le social media. Un hacking grandeur nature qui intrigue les Cannois, habitués au calme durant cette période.
Influenceurs français
19h30, les invités se dépêchent sur la montée des marches. Mais toujours pas de signe des actrices du film. «Malheureusement, la projection de l’avant-première avait lieu hier soir à Londres. Le casting s'y est déplacé...», explique Warner Bros. Déception. Mais Warner Bros avait prévu le coup en invitant quelques guests issus de la YouTube sphère : Natoo, Andy, Vargasss, Studio Danielle… Des influenceurs français aux publics plus que variés mais dont le rôle est de faire la promotion du film sur les réseaux, sa sortie officielle étant prévue le 5 février. C’était sans compter la présence de Dorothée Pousséo. Ce nom n'évoque rien, pourtant sa voix sonne comme une madeleine de Proust chez la génération des millennials. «J’adore ta voix, je voulais juste te dire qu’elle avait bercé toute mon enfance», laisse échapper une des employées de la Warner. En plus d’être la doubleuse de Margot Robbie –l’interprète d’Harley Quinn–, Dorothée Pousséo a également été la voix française des sœurs Olsen et de nombreux personnages de films d’animation.
Les femmes au super-pouvoir
À l’intérieur du Palais, quelques animations ont été installées dans le but de faire patienter les fans les plus excités. Maquillage, jeu de la mailloche, distribution de barbe à papa, piste de danse… le thème est plutôt respecté. «Nous avons voulu engager les fans de DC en détournant quelque chose de traditionnel.» Couettes et grains de beauté, à l'effigie de l'héroïne de la soirée, étaient de rigueur. 21 heures sonne enfin l’heure de la projection dans une salle remplie. Pendant plus d’une heure trente, le public est embarqué dans les aventures fracassantes de Harley Quinn à Gotham. Un personnage haut en couleur par lequel même les non-connaisseurs de l’univers DC Comics se laisseront facilement séduire. «Le cast est entièrement féminin, la réalisatrice également, la bande-son n'est chantée que par des artistes au féminin», le female empowerment dans un film de super-héros, ça change. N'en déplaise à Wonder Woman, Harley Quinn symbolise l'icône féministe des comics.