Invité de l'AJM, Pierre Louette, président de l'Alliance de la presse d'information générale, a fait le point sur l'état des négociations sur les droits voisins. Il souhaite aussi développer un nouvel écosystème aux Echos-Le Parisien autour de la transition environnementale.
Invité de l’Association des journalistes médias, jeudi 15 septembre, Pierre Louette, a fait le bilan de ses deux ans de mandat à la tête de l’Alliance de la presse d’information générale (Apig), où il sera remplacé en octobre par Philippe Carli, PDG d’Ebra (Le Progrès, DNA, Dauphiné libéré…). . Il est revenu sur les droits voisins pour lesquels l’Autorité de la concurrence a donné raison à l’Apig, a-t-il précisé, « à chaque étape ». Estimant qu’il faut « chercher à rassembler plus large », il a rappelé qu’il avait avancé avec le Syndicat des éditeurs de presse magazine et l’AFP dans toute « la phase liminaire » et reçu le soutien de l’Etat jusqu’à ce que l’Apig signe avec Facebook puis Google. Concernant les journalistes, auxquels la loi prévoit de réserver « une part équitable » de ces droits, il s’est dit favorable à une rémunération au forfait et négocié par entreprise.
Il faut, selon lui, poursuivre les négociations avec Microsoft ou Linkedin, ajoutant qu’un minimum garanti a été accordé aux plus petits éditeurs par Google comme Facebook. « Il faut maintenant que Microsoft signe avec nous ainsi que Twitter, Twitch, tous ceux qui utilisent nos contenus et en tirent des revenus », a-t-il déclaré
L’Alliance, qui regroupe 285 membres et 42% des journalistes, a préparé le plan Prim, qui a permis le « départ en bon ordre d’ouvriers d’imprimeries de la PQR » à travers des PSE. Elle demande désormais une « aide d’urgence » en raison de « l’explosion des prix du papier – estimée entre +40% et +50% entre 2022 et 2023 - et de l’énergie. Autour d’un plan filière, des aides ont déjà pu être décrochées en faveur des éditeurs qui avaient perdu des créances dans la liquidation de Presstalis, pour le fonds de soutien au développement de la presse (transition écologique, statut des PME, outre-mer, pure players…) et en faveur du transport postal ou du portage.
Le président de l’Alliance s’est également déclaré « pas très enthousiaste » devant le Media Freedom Act, le nouveau règlement européen qui sera présenté la semaine prochaine à Bruxelles, ajoutant « l’enfer est pavé de bonnes intentions » pointant la responsabilité pénale qui incombe au directeur de la publication, représentant l’actionnaire, qui ne peut pas s’effacer devant le rédacteur en chef.
Interrogé en tant que PDG du groupe Les Echos-Le Parisien, Pierre Louette a précisé que 65 millions d’euros avait été réinvestis par LVMH dans le quotidien régional, qui réduit ses pertes mais accuse encore un lourd déficit, malgré 75.000 abonnés numériques. « On ne fait pas de dettes mais on fait des recapitalisations », a-t-il ajouté. Il a enfin annoncé qu’il « n’excluait pas du tout de lancer dans les prochaines semaines un nouvel écosystème autour de la RSE, l’ESG, la transition environnementale » qui irait au-delà d’une simple verticale média après l’acquisition du salon Change Now.