Définitivement adoptée par le Parlement mardi 5 juillet, la réforme de la loi Bichet, qui régit la distribution de la presse en France depuis 1947, renforce d'abord la gouvernance même du système de distribution. Le Conseil supérieur des messageries de presse (CSMP), qui n'avait jusque-là qu'un rôle consultatif, devient une instance professionnelle de droit privé, composée de vingt membres, dont neuf représentants des éditeurs de quotidiens et magazines. Celui-ci s'adossera à une nouvelle instante, l'Autorité de régulation de la distribution. À l'image de la Hadopi ou du Conseil supérieur de l'audiovisuel, cette dernière sera une autorité administrative indépendante, composée de trois magistrats et chargée de mettre en application les décisions du CSMP. Mais surtout, l'aménagement de la loi Bichet, qualifié de toilettage par le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, n'impose plus aux éditeurs de passer exclusivement par une messagerie de presse (Presstalis pour les quotidiens et magazines, les Messageries lyonnaises de presse pour les seuls périodiques) pour distribuer un titre en France. C'est ce point qui a provoqué les foudres du SGLCE-CGT, une des composantes de l'ex-Livre, le syndicat craignant que cette disposition, si elle écarte les petits éditeurs, amoindrisse l'activité de Presstalis. Pour les défenseurs de la réforme, celle-ci permet surtout aux éditeurs d'être présents dans de nouveaux lieux de distribution, comme les commerces de proximité et les grandes surfaces.