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Labellisée « capitale française de la culture 2022 », Villeurbanne se fixe comme objectif d’organiser près de 700 événements culturels tout au long de l’année en donnant de la place aux jeunes et en redorant son image.

Un festival 100% organisé par des jeunes volontaires de 12 à 25 ans, c’est ce qu’a réalisé la ville de Villeurbanne lors du festival Réel au parc de la Feyssine, du 3 au 5 juin dernier. Cet événement intervient dans le cadre du nouveau label « capitale française de la culture », décerné au printemps 2021 à la commune limitrophe de Lyon par le ministère de la Culture avec le soutien de la Caisse des dépôts. Ce label créé en 2020 décerne, tous les deux ans, « une commune ou un groupement de communes de 20 000 à 200 000 habitants se démarquant par le soutien à la création, la valorisation du patrimoine, la transmission artistique et culturelle, la mobilisation des habitants, ainsi que l’implication des artistes et acteurs culturels implantés sur le territoire ».

Avec une enveloppe globale d'environ 12 millions d’euros, la ville prévoit près de 700 événements culturels pour l’année 2022. « En voyant cet appel à témoignage, on s’est dit que c’était un peu surréaliste d’y participer. On est allés à la rencontre des acteurs du secteur pour avoir leur opinion sur ce projet, et ils nous ont tout de suite envoyé un signal positif », raconte Cédric Van Styvendael, maire de la ville depuis 2020.

Villeurbanne a choisi le thème « Place aux jeunes » pour son projet de candidature au label. « La culture pour tous, partout et avec tous »: le but est de donner accès à différents champs artistiques à tout âge, de la musique à la photographie, en passant par l’art contemporain. « Le sujet des jeunes est très vite tombé sous le sens. À ce moment-là, les lignes téléphoniques sur la santé mentale étaient saturées. Il fallait qu’on réagisse », explique le maire. Plus qu’un programme à leur égard, l’objectif est aussi de les faire participer durant cette année. « C’est aussi un challenge, car on doit les convaincre de s’impliquer dans ces événements. Je voulais voir des nouvelles têtes, pas uniquement ceux qui sont déjà actifs dans la ville. Grâce aux centres sociaux et à nos partenaires, on a réussi à trouver 115 jeunes de 12 à 25 ans représentatifs de Villeurbanne lors du festival Réel. »

Des actions pérennes

La commune limitrophe de Lyon est en 2022 la toute première ville à porter le label de « capitale française de la culture ». En l’espace de six mois, Villeurbanne a établi son programme et a réussi à se démarquer parmi neuf communautés d’agglomérations présélectionnées comprenant le Grand Angoulême, Brest, Laval, Le Mans, Metz, Saint-Paul de La Réunion et Sète. Sur les 30 festivals, 4 grandes expositions, 22 parcours patrimoniaux et 300 spectacles, la ville de Villeurbanne s’active pour maintenir ses objectifs. « Il ne nous reste plus que 350 événements à organiser, plaisante Cédric Van Styvendael. Jusqu’à présent, on a réussi à réaliser tout ce qu’on voulait. On est fiers des résultats. » 

L’obtention de ce label n'implique pas uniquement de mettre en lumière la culture pour une année, mais aussi d’installer des actions pérennes. Comme le « minimix », qui « s’apparente à un centre culturel au sein de l’école, articulé autour d’une bibliothèque-centre de documentation, animée par une coordinatrice issue du réseau des médiathèques qui travaille en lien avec les enseignants, les responsables et animateurs du périscolaire, les intervenants extérieurs, artistes, mais aussi les parents d’élèves et les acteurs du quartier ». Sur un objectif d’installation de 26 minimixes prévue pour la fin du mandat, 14 ont déjà été créés. « Cela va permettre aux enfants de découvrir différents types d’art », à l'exemple de la médiathèque du Tonkin et de l’espace Tonkin qui travaillent avec les élèves de l’école Louis-Armand pour la création d’une pièce de théâtre à partir d’un conte Inuit.

Ce label de « capitale française de la culture » est aussi l’occasion de renouer avec le public, privé par ces deux années de covid. « On a principalement deux finalités : on veut d'abord renforcer la fierté de notre territoire. Dans un deuxième temps, il est important pour nous de faire le pari d’une année riche en émotions en poursuivant nos actions jusqu’en 2024, tout en continuant avec cette énergie qui a emballé plein de mécènes », poursuit l’élu.

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Le CCO, le Rize, ou encore l’École nationale de musique sont des lieux centraux de la culture à Villeurbanne, que la commune souhaite mettre à l’honneur. Dans la continuité de la découverte de la deuxième ville du Rhône, Cédric Van Styvendael se penche sur l’organisation de « 22 balades patrimoniales avec l’office du tourisme, pour donner envie à ceux qui s’arrêtent à Lyon de venir faire un tour à Villeurbanne ». Mais si toute cette programmation riche porte bien ses fruits, le maire souligne que « la maîtrise de ce budget onéreux est aussi un challenge, notamment pour les festivals où les dépenses partent rapidement pour l’organisation ».

Autre point à surveiller : les cas covid, en constante augmentation depuis ces dernières semaines, « qui font partie de nos inquiétudes et qu’on surveille de près », confie Cédric Van Styvendael. Ce label de « capitale française de la culture » encourage la ville à se tourner vers le futur en se questionnant sur comment faire évoluer les politiques culturelles et les enrichir. « On a très envie de labelliser des lieux. » Le maire de Villeurbanne « se félicite de ce label très positif » et « s'étonne de voir peu de villes participer à la prochaine édition, car ça ne porte pas uniquement sur l’attractivité de la ville, c’est aussi une grande expérience ». La désignation de la deuxième « capitale française de la culture », labellisée pour toute l’année 2024, sera annoncée courant décembre 2022.

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