À compter du 1er janvier 2023, le ticket de caisse ne sera plus imprimé automatiquement en vertu de la loi Agec. Les enseignes essayent d’anticiper et incitent leurs clients à souscrire à un programme de fidélité où ils pourront retrouver leur preuve d’achat.
Dans quelques mois, pour de nombreux consommateurs, les tickets de caisse papier ne seront plus qu’un souvenir. À compter du 1er janvier, ils ne seront plus imprimés automatiquement en application de la loi Agec, tout comme les facturettes et les bons de réduction. À défaut, le client pourra recevoir son ticket dématérialisé sur son compte fidélité (plus de 9 Français sur 10 en possèdent un) ou par mail.
Plusieurs enseignes ont anticipé la réglementation. C’est le cas par exemple du groupe Casino, de certains magasins Carrefour ou de Super U. À ce jour, 40 % des consommateurs de Système U disent ne plus vouloir de ticket papier. « La suppression du ticket de caisse est tout d’abord un enjeu RSE », souligne Ferdinand Tomarchio, directeur digital du groupe Casino. Pour un groupe comme Système U, la non-impression de ces tickets lui permet d’économiser chaque année en papier l’équivalent de la circonférence de la Terre.
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Pour les enseignes, c’est aussi l’occasion d’améliorer la collecte des données clients. En effet, ceux qui souhaitent recevoir leur preuve d’achat dématérialisée, sans pour autant être détenteurs d’une carte de fidélité, devront laisser leur adresse e-mail en caisse. Mais cette proportion risque d’être marginale en raison du très fort taux de possession de cartes de fidélité et de la résistance probable des consommateurs à communiquer leur e-mail à la caisse. « Pour le client qui n’est pas abonné ou détenteur d’une carte de fidélité et qui veut recevoir son ticket par mail tout en restant anonyme, la question reste ouverte. C’est en cours de réflexion par les acteurs du secteur », souligne Ferdinand Tomarchio. D’autant que le secteur attend toujours le décret d’application concernant cette disposition.
La fin du ticket de caisse devrait en tout cas pousser les enseignes à encourager davantage de clients à souscrire à leur programme de fidélité. « Notre rôle est de sensibiliser et d’accompagner les clients dans les évolutions digitales », indique Ferdinand Tomarchio. Chaque enseigne va communiquer pour expliquer au client les avantages du programme de fidélité qui lui permet de bénéficier, entre autres, du service dématérialisé dans son espace client. »
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Au-delà du ticket de caisse, l’enjeu vaut aussi pour les bons de promotion. « Nous nous battons pour que la promotion soit personnalisée et digitalisée », clame Alban Schleuniger, directeur général d’Infinity Advertising, la joint-venture entre les groupes Casino et Intermarché pour regrouper les datas clients à des fins publicitaires. Si « le confinement a acté la digitalisation des offres commerciales », celles-ci restent encore majoritairement en papier, le client étant encore attaché à la preuve physique. Le challenge est désormais d’inciter les clients à utiliser une application mobile de fidélité. « Une fois sur deux, le client a oublié sa carte mais il n’oublie jamais son téléphone », souligne Alban Schleuniger.