Baromètre
Selon notre baromètre de l'innovation Odoxa-Stratégies, effectué pour Leyton et Dentsu-Consulting, près de neuf Français sur dix saluent la rapidité de la découverte du vaccin contre la Covid-19. Les biotechs associées à la recherche médicale sont encore peu connues mais une moitié des personnes interviewées en ont déjà entendu parler.

Les Français sont 88% à saluer la sortie rapide des vaccins, selon un sondage Odoxa-Stratégies pour Leyton et Dentsu Consulting, les 18 et 19 novembre auprès d’un millier d’internautes, 42% jugeant même le délai « très rapide ». Alors que l’on tablait plutôt en mars sur dix-huit mois avant l’arrivée des premiers vaccins, c’est finalement un temps moitié moindre qu’il faudra attendre. Pfizer, Moderna ou AstraZeneca ont annoncé le développement prochain de leurs vaccins. « Si tout se déroule sans problèmes, l’agence européenne du médicament dit que les autorisations de mise sur le marché avec les laboratoires BioNTech et Moderna pourrait se finaliser dès la deuxième moitié de décembre », a même indiqué Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.

Il reste maintenant à connaître précisément le plan de vaccination du territoire national, le président Emmanuel Macron ayant précisé que les vaccins ne seraient pas obligatoires. « Une fois mis en circulation, les vaccins devront convaincre les Français de leur efficacité et de leur innocuité. C’est probablement un combat difficile car dans un de nos récents sondages, seul un Français sur deux affirmait qu’il se ferait vacciner. Parmi les réticences, il y a certes une partie de la population que l’on peut qualifier d’ « anti-vaccin » (15%) mais aussi de nombreux Français qui craignent que toutes les précautions n’aient été prises avant la mise en circulation des vaccins », précise Emile Leclerc, directeur des études d’Odoxa, pour qui la rapidité de la recherche pourrait paradoxalement desservir l’efficacité du vaccin si trop peu de nos concitoyens consentent à participer à la campagne de vaccination.

Les biotechs encore peu connues

Face à ces impératifs de protection des populations, à commencer par les plus fragiles, des start-up biotechs parviennent à se faire connaître (Moderna et BioNTech en sont). Plus d’un Français sur deux (55%) déclarent en avoir entendu parler, mais c’est encore vaguement pour 47% d’entre eux et précisément pour seulement 8% d’entre eux. « Ce manque de notoriété s’explique par le fait que les biotechs ne sont pas des startups comme les autres », explique Teoman Atamyan, directeur de l’innovation de Leyton, qui intègre dans son écosystème des start-up comme Neovacs, Inventiva ou Onxeo. « Il leur faut un financement long sur 10-15 ans, avec un ratio de succès très faible (10% de leurs produits passent l’Autorisation de mise sur le marché). D’où le besoin de s’appuyer sur des dispositifs comme le Crédit Impôt Recherche (CIR) ou le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI). Ces aides, c’est ce qui fait la force de la recherche en France ! Le CIR c’est 18% en moyenne du financement des biotechs ».

Les attributs conférés à ces start-up biotech médicales– par ceux capables d’en parler - témoignent d’une reconnaissance de leurs performances même si les personnes interviewées font encore davantage confiance à la puissance des laboratoires. « Les Français ne saluent pas seulement la performance des Biotechs dans la recherche du vaccin, ils leur confèrent de nombreuses qualités, précise Odoxa. Une fois la définition de ce type de start-up plus claire pour eux, les Français estiment que ce sont des entreprises innovantes (82%), agiles et réactives (78%), compétentes dans leur domaine (77%) et performantes (74%). Ils ne leur font qu’un seul reproche : 64% des Français estiment qu’elles ne sont pas transparentes. Ce jugement est peut-être hâtif mais il souligne leur besoin d’être rassurés sur ces entreprises et leurs recherches. »

Un manque de notoriété et sans doute de lisibilité, c'est ce qui ressort de cette étude où le mot transparence n'est associé au terme "biotech" que par 35% des personnes intérrogées. « A l’heure où l’on attend des solutions innovantes face aux grands défis médicaux, ce n’est clairement pas une bonne nouvelle pour ces entreprises, remarque Benjamin Grange, président de Dentsu Consulting. Toute innovation implique un changement personnel pour permettre son acceptation, d’autant plus dans le domaine médical où elles nous impliquent directement en tant que personne. »

Enfin, près de 7 Français sur 10 conseilleraient à un jeune de travailler dans une Biotech et à un investisseur de placer son argent dans ce type de start-up.

Comme dit Benjamin Grange, 
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