Le finlandais Nokia et le suédois Ericsson sont prêts à prendre la place sur le sol britannique du géant chinois des équipements télécoms Huawei, leur concurrent exclu du réseau 5G local en raison d'un risque pour la sécurité du Royaume-Uni, ont-ils fait savoir mardi. Sollicité par l'AFP, Nokia a affirmé dans un courriel à l'AFP «avoir la capacité et l'expertise nécessaires pour remplacer tous les équipements Huawei des réseaux britanniques à l'échelle et à la vitesse voulues». Son concurrent Ericsson a dit lui posséder «la technologie, l'expérience et la capacité de la chaîne d'approvisionnement nécessaires pour parvenir» à créer un réseau 5G de «premier plan» au Royaume-Uni.
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Plus tôt dans la journée du 14 juillet, le Royaume Uni avait annoncé qu'il allait expurger son réseau 5G de tout équipement produit par le géant chinois Huawei en raison d'un risque pour la sécurité du pays, un durcissement de position risquant d'exacerber les tensions avec Pékin. L'achat de nouveaux équipements Huawei sera interdit après le 31 décembre 2020 et les équipements existants devront être retirés d'ici 2027, une décision jugée «décevante» «politisée» et due «à la politique commerciale américaine», selon l'équipementier chinois. «La décision d'aujourd'hui lève l'incertitude qui ralentissait les décisions d'investissement autour du déploiement de la 5G au Royaume-Uni», a jugé Arun Bansal, président d'Ericsson pour les régions Europe et Amérique latine. En outre, le ministre britannique chargé de la Culture et du Numérique, Oliver Dowden, a déclaré que le gouvernement était en pourparlers à un «niveau technique» avec les quatre principaux rivaux de Huawei, dont Nokia, Ericsson, mais aussi Samsung en Corée du Sud et NEC en Japon. Actuellement, Huawei, Ericsson et Nokia se partagent 80% des réseaux télécoms commerciaux 5G dans le monde.
Huawei leader du marché
Mais le groupe chinois est largement considéré comme le fournisseur le plus avancé en termes de 5G, avec une technologie permettant des transferts de données ultra-rapides, nécessaires aux voitures à conduite autonome et aux robots télécommandés dans les usines ou les salles d'opération. Peu avant la clôture, les actions Nokia et Ericsson étaient en légère baisse, en ligne avec l'indice nordique de référence OMX40.