Le salon VivaTech, du 16 au 18 mai.
J’attends de cette quatrième édition que la mixité et l’inclusion soient au cœur des débats. C’est une nécessité quand on sait que parmi toutes les start-up créées en 2018, seulement 9 % ont été fondées par des femmes(1). Je note d’ailleurs que c’est un thème de plus en plus central à VivaTech, avec notamment la conférence « Girl Power » réitérée cette année pour inspirer les jeunes filles qui veulent s’engager dans les filières scientifiques et technologiques. Mais aussi la nouveauté du Female Founders Challenge et la remise du EU Prize for Women Innovators 2019. Je me réjouis que l’on compte cette année 40 % d’intervenantes. C’est important, car les femmes ont besoin, pour se lancer, d’être encouragées et de se référer à un « role model » (un exemple, une inspiration, un guide…). La mixité est un sujet brûlant dans la société en général, mais aussi dans l’univers de l’innovation.
Mounir Mahjoubi propose de déployer 240 drones de surveillance au-dessus de Paris s’il est élu maire en 2020.
Derrière l’effet un peu anxiogène de cette proposition, il faut retenir malgré tout la volonté de mettre la technologie au service des habitants. Paris – et la France en général – n’est pas très en avance en matière de smart city. Les services connectés et l’exploitation de la data sont encore peu développés. Toutefois, attention à l’engouement provoqué par ces nouvelles technologies, en l’occurrence les drones, que l’humain ne maîtrise pas encore totalement…
Le rachat de Drivy, leader français de la location automobile entre particuliers, par une entreprise américaine.
Cela illustre bien que nous n’avons pas, en France, l’écosystème financier correspondant à la vitalité de nos start-up… Et que si les Français ont des idées, des pépites, un écosystème innovant, il n’y a personne pour racheter les jeunes pousses. Le cas de Drivy est d’autant plus triste qu’elle a été acquise par une société de la même taille, mais qui avait plus de cash et des partenaires financiers plus solides.
Laurent Solly, patron de Facebook France, assure que l’entreprise « va payer de plus en plus d’impôts » en France.
La période d’enthousiasme du public vis-à-vis des plateformes s’est maintenue de 2005 à 2015 environ. Depuis 2015, on observe un retournement très fort et la nécessité pour ces entreprises de reconquérir l’opinion publique. La relocalisation est un enjeu de taille pour ces grands groupes transnationaux, qui semblent ne pas du tout participer à la vie des territoires où ils sont implantés. Quand Laurent Solly dit « Facebook France est une entreprise française », il répond à une demande très forte des États. Il faudra voir dans quelle mesure ces annonces seront réellement appliquées.
Uber entre en Bourse, fort d’une valorisation à 80 milliards de dollars, sans avoir engrangé un centime de bénéfices.
Uber a fait le pari de la patience. Personne ne sait si l’entreprise a un modèle économique qui finira par être viable ou non. Mais ce qui est clair, c’est qu’elle fait le choix de l’investissement et du long terme. On accuse souvent les sociétés de suivre une logique court-termiste. Ce n’est pas le cas d’Uber, qui investit dans les voitures autonomes, les taxis volants, etc. En espérant finir par avoir un retour. Amazon a commencé à gagner de l’argent assez tard, bien après avoir totalement transformé les usages.
Amazon surveille la productivité de ses employés dans les entrepôts à l’aide d’un logiciel qui peut provoquer leur licenciement.
Il existe une forme de schizophrénie du consommateur : d’un côté, nous dénonçons ces pratiques – des humains surveillés en permanence par des robots est choquant –, et dans le même temps, nous sommes satisfaits de recevoir un colis en deux heures… Pour garantir un tel niveau de performance, Amazon poursuit une politique de gestion des ressources humaines très dure. L’entreprise applique les mêmes méthodes de tracking, de contrôle, de big data aux choses et aux personnes. L’e-commerce augmente de 15 % par an ; c’est aussi la responsabilité du consommateur de trouver le juste équilibre entre l’envie d’avoir tout, tout de suite, et la crainte de vivre dans une société surveillée par des machines.