Initialement spécialisée dans le digital et l’événementiel, l’agence Uzik souhaite désormais se développer aussi dans la publicité. Du projet aux premières créations, pour Ibis et Adidas, son management raconte cette évolution.
« Sorry Bra ». C’est l’excuse adressée par Adidas aux sportives, à l’occasion de la sortie récente d’une nouvelle gamme de brassières. Cette actualité a fait l'objet d'une campagne internationale déployée par TBWA Neboko (groupe TBWA), dont est partie Uzik pour communiquer en France, en s'appuyant sur des visuels réalisés par le groupe, et en y apposant une lettre d'excuses. Désolée d’avoir « attendu 2022 pour découvrir que c’était un vrai sujet », poursuit la marque, photos de traces sur la peau des femmes à l’appui, symbolisant l’inconfort qu’elles avaient dû supporter jusqu’à présent.
De façon incisive, Adidas fait acte de contrition. Et derrière elle, TBWA, pour les visuels, et l’agence Uzik, qui a imaginé ces excuses. Jusqu’alors plutôt positionnée sur le digital, qui représente 65 % de son activité et même 75 % depuis la crise sanitaire, et l’événementiel (35 % descendu à 15 % avec le covid), celle-ci désormais entend croître dans la publicité. Pas vraiment comme une réponse à l’arrêt un temps forcé des événements : « les premiers balbutiements de l’activité datent d’il y a trois ans, retrace Laurent Sifaoui, directeur général et associé. La crise a rendu ce choix complètement évident mais au départ, tout a émergé parce que les clients venaient nous voir pour notre capacité esthétique et de craft. »
« Mariage explosif »
Pour répondre à cette demande, le dirigeant s’entoure d'associés qui connaissent a priori parfaitement le sujet : Isabelle Tardieu, ancienne de BETC, Xavier Devaux Landragin, ex-Buzzman et La Chose, Frédéric Lohnert, venu de Nouveau Monde. Alexandre Wajémus, issu de WNP et La Chose, rejoint aussi les rangs. Hors management, l’agence ne constitue pas un pôle publicité à proprement parler mais chacun est et sera amené à participer aux campagnes. Le projet s’affine, l’agence cultive sa différence. « Ici, l’idée - reine chez Buzzman d’où je viens - pouvait faire avec l’existant un cocktail assez explosif. C’est le mariage entre l’idée, le craft, la direction artistique, sans oublier la pertinence culturelle déjà là et que les clients viennent chercher », présente Xavier Devaux Landragin, DC publicité. « Ce qui nous plaît est de mêler la pub au design. C’est une approche peu présente sur le marché aujourd’hui, plutôt à l’anglo-saxonne », renchérit Frédéric Lohnert, directeur de la stratégie.
Outre Adidas, Uzik compte Ibis parmi ses clients publicité, pour laquelle elle a réalisé la première campagne de l’agence, au moment de la relance des hôtels après les confinements, à la mi-2021 (« Vous verrez l’hôtel c’est comme le vélo ça revient vite »). Elle travaillait déjà avec le groupe Accor mais pas avec la marque sportive. L’activité est donc une façon pour elle à la fois d’enrichir l’offre proposée aux clients existants (Google, Heineken, L’Oréal…) et de séduire d’autres comptes. Elle accompagnera les annonceurs sur l’ensemble de la chaîne, du conseil à la réalisation, en s’appuyant sur des partenaires pour certaines compétences, comme la production TV. Si la publicité constituait fin 2021 10 % de son activité, avec une « petite dizaine » de campagnes réalisées depuis le début de l’été, l’idée est de monter en puissance. Toutes activités confondues, l’agence prévoit 10 à 15 recrutements en 2022.