Ce n’est pour le moment qu’un petit Poucet en France. À peine quatre personnes dans un espace de coworking. Mais derrière, c’est un « mini-géant » de la publicité digitale qui vient s’attaquer frontalement à Criteo, sur ses propres terres. « Nous voulons révolutionner le marché du retargeting », explique simplement Agata Krawiec-Rokita, directrice générale du bureau français. Un nom à consonance polonaise, pays d’origine de RTB House.
400 personnes dans 70 pays
« Inconnue au bataillon », « Jamais entendu parler », commentent des experts reconnus du secteur. Car si le nom de l’entreprise reste énigmatique dans l’Hexagone, elle l’est moins en Europe de l’Est et au Brésil, dans tous les pays où Criteo n’est pas leader… En Hongrie, en République tchèque, et dans certains pays d’Amérique latine, la société détient plus de la moitié du marché du retargeting display. Au total, dans le monde, la société fondée par quatre polonais (Robert Dyczkowski, Bartlomiej Romański, Daniel Surmacz et Pawel Chodaczek) emploie maintenant plus de 400 personnes dans 70 pays, en seulement sept ans.
Depuis ses débuts en 2012, RTB House fait du profit qu’elle réinjecte directement en R&D. Elle a totalisé en 2017 43,6 millions d’euros de revenus nets, et en 2018,le chiffre dépasse les 100 millions d'euros. Elle a également reçue une pluie de récompenses, notamment celle d’intégrer les Big Five du classement Deloitte Technology Fast 50 Central Europe.
Quels arguments compte-t-elle mettre en avant pour espérer convaincre les annonceurs ? « Notre solution se base depuis le départ sur du deep learning. Nous connaissons une grande avancée dans ce domaine de l’intelligence artificielle, qui va plus loin que le machine learning, et notre algorithme de segmentation est un des plus efficaces, continue Agata Krawiec-Rokita. Résultat, nous sommes plus flexibles, et pouvons mieux nous ajuster aux besoins des annonceurs. »
Retard de Criteo
Le deep learning consiste à trouver une cohérence et établir des règles d’analyse automatiquement sur un grand nombre de données non agrégées. Quand le machine learning ne fait, lui, qu’identifier des comportements et créer des corrélations via des règles d’analyses établies par des humains.
Criteo a conscience de son retard en intelligence artificielle, et a lancé l’année dernière un grand projet, en investissant 20 millions dans un centre de recherche, basé à Paris, et qui se concentre, lui aussi, sur le deep learning. Mais RTB House espère lui tailler les croupières rapidement. La société se donne deux ans pour rentrer dans le top 5 français, en misant, outre ses algorithmes, sur une relation client personnalisée et dans un meilleur suivi que pour les sociétés plus importantes.
En outre, elle argue de la transparence des statistiques de campagnes. « Nous avons nos outils de tracking, mais nous nous adaptons à toutes les solutions des clients », poursuit Agata Krawiec-Rokita. En arrière-plan, la société continue de travailler sur de nouvelles innovations via un lab dédié : en intelligence artificielle, mais aussi sur le format des créations (sur la gamification par exemple) mais aussi la visibilité et l’adaptation des visuels.
Deux chiffres clés à suivre (attente de confirmation)