Bilan presse 2009
On ne peut certes pas se réjouir à la vue des chiffres de diffusion 2009 de l'OJD, association pour le contrôle de la diffusion des médias, mais Patrick Bartement, directeur général de l'OJD, se refuse à tout catastrophisme. «Ce qui est encourageant, c'est que la baisse globale ne se monte qu'à 3,23%. C'est mieux que bien des secteurs de l'industrie! De plus, sur 1000 titres mesurés par l'ex-Diffusion Contrôle, 400 ont progressé.»
Si la vente au numéro a souffert (-5,7% entre 2008 et 2009 pour la vente individuelle), les abonnements restent stables (-0,8% pour la même période). «On ne peut pas parler de désaffection du public», estime Patrick Bartement. Tout au moins massive. «Cela repose sans doute la question de la distribution. Le réseau correspond-il aux attentes des Français? Le maillage est très ancien: dans les zones "rurbaines" ou périurbaines, il faut parfois faire des kilomètres pour acheter un journal, mais dans des points de vente comme les Relay, les titres se vendent très bien.» En temps de crise, on hésite aussi sans doute plus à acheter un journal en kiosques qu'à annuler un abonnement...
Les ventes au tiers, elles, restent stables après avoir baissé en 2008: la publicité s'étant effondrée, elles sont devenues trop onéreuses pour les éditeurs.Quoi qu'il en soit, peu de familles de presse progressent, hormis la presse quotidienne du septième jour (+3,98%) et, privilège de la France, pays de la gastronomie, la presse cuisine qui effectue une belle percée (+6,11%).
L'année en cours, semble-t-il, devrait être plus faste. «Le lancement de Grazia, en août 2009, a été le signe du réveil, remarque Patrick Bartement. Du 1er janvier au 1er août 2009, seuls sept titres avaient adhéré à l'OJD. Depuis le lancement de Grazia, on en a dénombré 65...» Croisons les doigts! La relance de France-Soir, avec son tirage de 500000 exemplaires et son prix de 50 centimes d'euro, témoigne en tout cas d'une grande vitalité du journal papier.
Delphine Le Goff