Matthieu Elkaim, directeur de la création de BBDO Paris, président du jury, nous dévoile son programme pour le 41e Grand Prix Stratégies de la publicité.

Que pensez-vous du Grand Prix Stratégies de la Publicité ?

Matthieu Elkaim. C’est un prix qui compte en France, il est révélateur de la santé de notre industrie. C’est un prix exigeant et pointu. D’ailleurs les campagnes primées aux Grands Prix Stratégies sont en général celles que l’on retrouvera par la suite dans les festivals internationaux. J’aime l’idée que le jury puisse être précurseur et pas nécessairement suiveur. 

Comment allez-vous imprimer votre marque en tant que président du jury ?  

ME. Je veux parvenir à un équilibre dans le jury à la fois avec une plus forte représentativité des femmes et des jeunes créatifs : celles et ceux qui prendront les rênes des agences demain. J’aimerais une forme de renouvèlement, que l’on intègre cette nouvelle génération de créatifs qui sont déjà aux manettes, qui créent les campagnes actuelles. Je serai bien sûr exigeant sur leur parcours, leur palmarès. Ils devront être déjà reconnus pour leur talent. L’idée : que la pub soit jugée par ceux qui la créent, pas seulement par ceux qui la dirigent. Bien sûr ce jury comprendra également des grandes figures de la création française : des personnalités expérimentées, qui savent recentrer les débats, apporter un éclairage…Des grands directeurs de la création pourvus d’une grande culture publicitaire. 

Autre innovation : vous comptez ouvrir le jury à des planneurs…  

ME. Oui, je veux qu’il y ait un ou deux siège(s) occupé(s) par des planneurs dotés d’un jugement créatif pointu. Cela donnera un prix créatif avec un éclairage stratégique encore un peu plus fort. L’excellence stratégique est une spécificité du Grand Prix Stratégies de la publicité. C’est rarement la seule créativité intrinsèque qui est jugée. La stratégie compte pour beaucoup. On peut très bien récompenser une audace stratégique parfois plus forte que l’exécution créative. Ce fut le cas avec Meetic par exemple, vainqueur en 2016 avec « Love your imperfections » de Buzzman. Sur ce marché-là - celui des sites de rencontre -, parler d’imperfections et faire de nos défauts une force, c’était magique. 

Quel est votre avis sur les catégories du GP Strat ?

ME. L’organisation de ce concours par secteur est pertinente. Cela permet de comparer des campagnes qui rencontrent le même type de contraintes créatives, tous médias confondus. Toutefois je veillerai à ce que nous ne nous laissions pas trop aveugler par la suprématie de la vidéo sur les autres formats. Jugeons une campagne pour ses qualités créatives et sa pertinence stratégique plutôt que de juger le média en lui-même.