Prospective

«À trente-deux ans, il a un regard impressionnant, d'une grande maturité. Que ce soit en Colombie ou en Afghanistan, il apporte toujours un angle décalé. Cela fait des années que je suis Alvaro Ybarra Zavala. Son travail est puissant, toujours très en profondeur. Il est extrêmement classique, avec ses photos en noir et blanc, parce qu'il n'a pas besoin de pencher son appareil dans tous les sens ou de faire du bouger. Les photographes qui ont créé des styles il y a dix ans ont finalement laissé des photos fanées qui ne représentent plus rien. Quand on regarde les images d'Alvaro, et c'est assez rare pour être noté, on est d'abord en empathie avec son sujet et ce n'est qu'après qu'on se dit: "Quel talent!" C'est un reporter formidable. Je pense à cette soldate américaine photographiée à cent kilomètres à l'ouest de Bagdad. Elle est accroupie vers un enfant qui ferme un œil et tend le bras comme s'il avait un flingue. Il y a un tel regard de haine dans cette photo... Trente minutes après, cette femme est tuée dans une embuscade. J'ai connu Alvaro Ybarra Zavala quand il avait vingt-cinq ans à Visa pour l'image. Il n'est pas dans une optique commerciale et se montre toujours sympathique et humble. Il est photographiquement énorme et c'est humainement une vraie crème. Je vois dans cet Espagnol un des très grands de la photo!»

 

Jean-François Leroy, directeur du festival Visa pour l'image-Perpignan

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