Après l'annus horribilis 2009, le bonheur est «la» valeur en hausse. Si l'on suivait le rapport de la commission Stiglitz, remis par le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz en septembre dernier, le «Bonheur national brut» (BNB) pourrait devenir une mesure aussi importante que le produit national brut (PNB).

Les marques n'ont pas attendu le rapport Stiglitz pour surfer allègrement sur la valeur bonheur. «La crise a changé la donne, et le déferlement médiatique sur ce thème a réussi à créer une paranoïa mondiale. Du coup, les annonceurs nous réclament aujourd'hui d'être des antidépresseurs», décrypte Éric Briones, directeur du planning stratégique de Publicis & Nous.

Pas de mal à se faire du bien

En novembre dernier, son comparse Thomas Mondo, également planneur stratégique chez Publicis & Nous, a consacré une chronique dans GQ à cette vague de bonheur déferlant dans la pub, ironisant sur cette «vieille ficelle». Ainsi «Le Bonheur si je veux» du Club Med, devenue une philosophie d'entreprise depuis les années 80. Ou encore Nutella et son «Chaque jour, c'est du bonheur à tartiner», MMA et son «Zéro tracas, zéro bla-bla, le bonheur assuré» et Babybel et son «360° de bonheur».

Coca-Cola, créateur de la «Happiness Factory», va plus loin encore. La firme vient de publier la toute première édition du Happiness Barometer, un sondage exclusif réalisé par l'institut CSA dans sept pays européens. Il en ressort que 86% des Européens (et 96% des 15-19 ans) s'estiment plutôt heureux malgré la crise. Méthode Coué? Après tout, il n'y pas de mal à se faire du bien, diront certains. Les fâcheux, eux, pointeront peut-être une bonne grosse arrière-pensée mercantile: «Bien dans sa tête, bien dans son portefeuille…»

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