Quels ont été les faits marquants de votre mandat ?
Ce n'est pas vraiment à moi de dire cela mais plus à nos membres, et nos publics. Voici plutôt ce que j'ai vraiment aimé dans mon mandat. Tout d'abord deux ans dans lesquels nous avons fait aboutir de nombreux projets. Comme je l'avais souhaité donc, deux ans d'actions. Concrètes, neuves, et à la hauteur de nos ambitions.
J'ai avant tout aimé défendre sans peur un métier qui me passionne, de la façon qui me passionne: par la démonstration. C'est ce que nous avons fait avec la campagne contre l'abstention, avec les actions sur les compétitions, avec l'AACC startup project, avec la digitalisation de nos outils, dans nos prises de parole avec le gouvernement. Mais aussi dans les actions d'ouverture de l'AACC au-delà de son premier cercle. Avec les apéros DD, les « apéritweet », la Journée Agences Ouvertes. Les médias semblent avoir aimé car jamais l'AACC n'avait autant été présente. Digital, TV, radio et presse, l'action a donné du goût pour nos combats.
Enfin et peut être surtout ce que j'ai aimé par-dessus tout est de faire aboutir tous les projets qu'on disait impossible. L'AACC s'est surprise à réussir.
Quel est le dossier qu’il vous a le plus tenu à cœur de voir aboutir ? Et celui que vous regrettez de ne pas avoir pu mener à bien ?
Deux dossiers. La campagne contre l'abstention pour démontrer l'utilité de la communication qui était presque devenu un gros mot. Et celui sur les compétitions. Car c'est à mon avis le plus important sujet pour nos métiers.
Celui que je regrette de ne pas avoir fait aboutir? Il me reste encore quelques mois… mais je dirai celui d'un rapprochement plus fort avec l'UDECAM et les agences media. C'est le sens de l'histoire.
Je regrette de n'avoir que quelques mois en commun avec Bertrand Beaudichon. Son arrivée est je pense une excellente nouvelle pour aller encore plus loin dans le partage de nos combats.
Pour finir il y a aussi un dossier que je laisse ouvert et qui m'aurait passionné de voir aboutir: celui de la deuxième grande campagne de démonstration de notre valeur ajoutée: celui de sauver une entreprise grâce à nos métiers.
Quel est le meilleur souvenir que vous gardez de votre mandat ? Le plus mauvais ?
Le meilleur souvenir est ce jour où nous avons reçu une succession de coups de téléphone donnant le go à la campagne contre l'abstention. Le go du CSA qui ne s'y opposait plus, de Matignon, de nos gros partenaires médias. Un vrai jour de chance.
Le pire? J'ai une très mauvaise mémoire des pires jours, je me focalise sur le bon. Alors voici le jour le plus difficile. C'est celui où il a fallu prendre la décision de sortir l'étude sur les compétitions. Il était clair qu'elle allait faire beaucoup de remous, et prendre beaucoup d'annonceurs à rebrousse poils. Mais les enjeux étaient et restent tels pour nos agences qu'il fallait créer un électrochoc. C'était une décision dure car elle allait nous mettre face aux annonceurs qui sont nos clients et que nous aimons. Mais comme dans un couple, il y a des moments où il faut se faire entendre.
Je suis heureux d'ailleurs que nous avancions maintenant sur ce sujet. Si nous avons la chance de faire aboutir avec l'UDA, et l'ensemble des associations autour de la table la charte des compétitions, ce sera certainement une grande avancée. D'autant plus intéressante pour moi que je me retrouve maintenant… annonceur.
Quelle doivent être les priorités de l’AACC demain selon vous ?
L'AACC ne dois jamais croire qu'elle est un lieu de lobby sage et honorifique. L'AACC doit être une ambition commune: celle de faire parler haut et fort un métier auquel on a fait croire qu'il devait se taire.
Nous avons accepté sans bruit trop de mauvaises réglementations et nous avons trop accepté de nous faire représenter dans les médias par des 'spin doctors' sans scrupules. C'est à l'AACC de changer cela et de veiller au grain. Dans ce rôle de défense il restera toujours le dossier des compétitions. Ce sera un sujet de longue haleine.
Mais l'AAACC doit aussi jouer le rôle d'aiguillon. C'est ce que j'ai voulu faire par exemple avec le start up project. Pour projeter nos métiers dans l'avenir. Et les faire voir comme y participant activement. Il me semble que L'AACC doit aider à faire sortir du bois nos talents créatifs. Comment se fait-il qu'en France ils vivent cachés. Les créatifs doivent être une source d'inspiration. On ne se lasse pas d'écouter un Sir Hegarty, un Ken Wieden, un Fernando Vega Olmos. Pire même c'est eux qui nous donnent envie de faire mieux.
Nous avons de grands créatifs. La folie des années 80 a laissé tout le monde croire qu'il fallait les faire taire. C'est idiot. C'est dangereux.
DOSSIER: Les 40 ans de l'AACC, de la publicité à la communication
TIMELINE INTERACTIVE: 40 ans de l'AACC à travers la presse