Article paru en juillet 2013 republié à l'occasion du rachat de Jeuxvidéo.com par Webedia.
«Mon mode de management est inspiré des jeux “die & retry”, où l'on dispose d'un nombre de vies limitées et il faut passer à chaque fois à un niveau supérieur: je suis du genre à réessayer un niveau jusqu'à ce que je le réussisse.» Avant d'imposer ses idées, Cédric Mallet, le directeur général de Jeuxvidéo.com pratique donc un management très participatif: «Il cherche à convaincre un maximum de personnes avant chaque prise de décision, son style de management est très ouvert», dit Christophe Henner, responsable marketing du site.
Il faut dire que le DG a la lourde tâche, de succéder, depuis un an, au fondateur historique de Jeux vidéo.com, Sébastien Pissavy, qui a été à sa tête pendant quatorze années. «Pour prendre sa suite, il fallait quelqu'un comme Cédric, à la fois passionné par cet univers, par les mécaniques communautaires, capable de nouer une relation avec les internautes et d'être en même temps assez consensuel avec les équipes pour avancer», dit Cyril Zimmermann, PDG du groupe Hi Media, propriétaire du site depuis 2006.
Jeuxvidéo.com est basé depuis l'origine à Aurillac (Cantal), compte aujourd'hui 37 salariés mais en fait travailler une soixantaine en tout (pigistes inclus). L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 6,9 millions euros en 2012, en très légère progression par rapport à 2011 (6,67 millions) pour un résultat net de 2,3 millions. «La publicité n'était pas très dynamique dans le jeu vidéo en 2011 et 2012, mais en 2013 il y a eu le lancement de nouvelles consoles, se réjouit Cédric Mallet. Et en parallèle nous nous développons vis à vis de nouveaux annonceurs dans l'alimentaire, les boissons.»
"Forty-two"
Le fonds de commerce de Jeuxvidéo.com: son audience de masse (5 298 000 de visiteurs uniques en mai 2013 selon Médiamétrie) constituée très majoritairement de 15-25 ans. «Nos revenus sont d'abord la publicité, les partenariats marchands avec des sites de ventes de jeux et des prestations de services (par exemple nous rédigeons les fiches produits jeux vidéo des magasins Cultura ou nous faisons par ailleurs des opérations de community management)», détaille Cédric Mallet.
Soucieux de ne rater aucun train, le manager est sur le qui-vive. «Tous les jours, nous pouvons voir apparaître de nouvelles idées de business, de nouveaux concurrents, cela implique d'être à l'écoute de tout le monde (clients, actionnaires, salariés), je reçois directement une centaine de messages par jour de notre communauté de joueurs», explique le directeur général. Depuis plus d'un an, l'entreprise dispose d'un réseau social interne, sur lequel tous les salariés peuvent donner leur avis ou suggestion, avant chaque lancement de projet... Et le boss n'est pas le dernier. Cédric Mallet est surnommé «Forty-two» par ses collaborateurs, en référence au Guide du voyageur galactique, ouvrage culte chez les geeks, dans lequel l'ordinateur répond «42» à une question sur le sens de la vie. «C'est sans doute parce que j'ai réponse à tout», sourit-il.
Son parcours en bref
1970. Naissance à Toulouse.
1993. Diplômé de l'Eslsca.
1994. Fonde la SSII Nemosys.
1997. Directeur des programmes de La Dépêche multimédia.
2000. Fonde Avideo, un site e-commerce de jeux vidéo d'occasion; revendu à Pixmania en 2004, et Cédric Mallet devient directeur achat dédié aux produits culturels.
2008. Directeur de la stratégie Internet chez DDB Nouveau Monde.
2010. Digital manager chez X-Prime à Toulouse.
2011. Intègre Jeuxvidéo.com en tant que business developper; puis, en août 2012, en devient directeur général.
