Parmi les managers, 73% estiment jouer un rôle décisif dans la communication auprès de leurs équipes, selon une étude* réalisée par le cabinet Inergie, l'Association française de communication interne (Afci) et l'Association nationale des DRH (ANDRH). Un chiffre en progression de sept points par rapport à 2008.
Pourquoi ces responsables s'impliquent-ils davantage dans la communication? «Pendant la crise, il a fallu se rapprocher des troupes, resserrer les rangs», analyse Luc Vidal, directeur général adjoint du cabinet Inergie. Et comme ils ne pouvaient jouer ni sur le levier de la rémunération ni sur la promotion, les managers se sont repliés sur la communication.
Toujours selon l'enquête, s'ils communiquent davantage c'est d'abord pour «donner du sens à l'action» (44%) et ensuite pour «rester à l'écoute et maintenir le dialogue» (24 %). Mais cela ne suffit pas à expliquer leur implication croissante dans le dispositif de communication interne. Il y a aussi la montée en puissance de nouvelles problématiques: ainsi sont-ils mobilisés sur des thèmes comme les risques psychosociaux, le bien-être des collaborateurs. «Les managers restent le premier vecteur de communication interne devant l'intranet ou le journal interne, précise Luc Vidal. D'ailleurs, une entreprise sur cinq a formalisé des indicateurs pour évaluer la communication managériale.»
Échanger les bonnes pratiques
Un problème subsiste: seul un manager sur deux est à l'aise avec l'exercice de la prise de parole. Si les entreprises comptent davantage sur eux comme relais de communication, elles gagneraient à les former davantage à cet exercice.
«Déjà, certaines sociétés, dans une logique de "réhumanisation" du management, réfléchissent à réduire les contraintes de "reporting", afin de leur dégager du temps pour faire de l'animation d'équipe», poursuit le directeur général adjoint du cabinet Inergie. Reste à faire prendre conscience aux responsables d'équipe, comme aux dirigeants, que la communication managériale génère du retour sur investissement (ROI). Au niveau des chefs d'équipe, l'idée semble faire son chemin: «Quatre-vingt-quatre pour cent d'entre eux estiment avoir un rôle dans la communication ascendante, soit la remontée d'informations, et donc l'écoute, le dialogue avec leurs équipes», rappelle Guillaume Aper, président de l'Afci.
Autre tendance notable: les managers souhaitent communiquer davantage avec... les managers. «On voit arriver en entreprise des réseaux sociaux internes voués à l'échange de bonnes pratiques entre managers», conclut Guillaume Aper.