Matthieu Tanguy (Direct Energie), l'éclaireur

Avant de prendre la direction digitale de Direct Energie, il y a un an et demi, Matthieu Tanguy était directeur de Sosh, la marque low-cost d’Orange, lancée en 2011. Depuis début 2016, il pilote le marketing et le digital de Direct Energie, rassemblés au sein d’une seule équipe. Les défis à relever chez ce challenger d’EDF, qui compte 350 salariés, sont nombreux: donner un coup d’accélérateur au marketing digital, transformer la relation client, l’acquisition... «Mon équipe a doublé de taille en un an et compte aujourd’hui quinze personnes, note Matthieu Tanguy. Avec des chefs de produits, des spécialistes des réseaux sociaux, de l’e-commerce, du web-analytics, du community management… Dans un monde idéal j’aimerais bien intégrer d’autres expertises mais si l’on veut rester agile, il faut conserver cette taille (moins de vingt collaborateurs).» Du coup, Matthieu Tanguy se fait épauler par des agences sur des sujets comme l’acquisition…

Le recrutement de profils digitaux est parfois un casse-tête: «Cela a été compliqué de dénicher notre web-analyste, il a fallu mobiliser notre réseau et on l’a finalement trouvé grâce à des posts sur Twitter», relate Matthieu Tanguy.

Des profils digitaux qu’il doit maintenant fidéliser: «Je ne sais pas s’il y a un effet générationnel mais ils ont des attentes différentes par rapport au monde du travail, souhaitent être davantage responsabilisés, relève le directeur marketing et digital. Afin de donner du sens à leur job, je les aide à réaliser qu’ils ont un impact concret sur les choses, par exemple la façon dont on transforme la relation client chez Direct Energie.» Le manager veille aussi à éclairer ses ouailles sur le pourquoi de ces mutations. «On a vu très vite les résultats de notre travail en termes de ventes, de conquête de nouveaux clients sur le digital», confirme Stéphanie Chaplain, responsable acquisition digitale chez Direct Energie. 

Opération bureau ouvert

Son mode de management? «Matthieu nous challenge, nous responsabilise, il a mille idées à la seconde, et nous confie de nouveaux projets très facilement, note Stéphanie Chaplain. Cela nous offre la possibilité d’explorer de nouveaux champs, de faire grandir nos compétences.» Un peu sportif tout de même. «Mais on peut aussi lui dire quand on est en désaccord, il n’est pas campé sur ses positions», poursuit la responsable acquisition.

Par ailleurs pour fluidifier le travail entre équipes marketing et digitales, le manager mixe les compétences sur les projets, avec des binômes ou trinômes. Son département a adopté les méthodes agiles, en particulier Scrum, avec des cycles rapides de quinze jours: «On met les projets en production, puis l’on regarde ce que cela donne, cela favorise le dialogue au fil du projet entre les développeurs et les chefs de produits», constate Matthieu Tanguy. Et quand ça coince, ses collaborateurs attendent l’heure de «l’opération bureau ouvert»: tous les soirs entre 18 et 19 heures, le manager garde un créneau sans aucune réunion. «Un moment pour échanger, valider les sujets... et aussi un sas de décompression pour finir la journée, plus zen», conclut le manager.