Great place to work, Top employers, Meilleures entreprises… les labels pullulent pour récompenser les entreprises offrant les meilleures conditions de travail. Le paradis? Première raison d’en douter: la multiplication de ces labels. «Cela génère de la confusion et contribue à la suspicion, c’est comme en boxe, il y a aujourd’hui quatre principales fédérations mondiales différentes et cela ne veut plus rien dire au final, constate Eric Matarasso, directeur associé de Quatre vents group. Il y a beaucoup d’entreprises labellisées et cela peut donner l’impression que tout le monde gagne.»
Certains de ces labels comme Great place to work ou Top employer, reposent sur des audits réels des pratiques RH des entreprise, mais d’autres comme Meilleures entreprises proposent une notation par les salariés, en ligne. Deux méthodologies très différentes. La fiabilité de la première technique peut être mise en doute dans le sens où les entreprises payent pour soumettre leur dossier.
Great place to work se défend en expliquant que tous les participants ne gagnent pas. 171 entreprises ont soumis leur candidature en 2015 et il y a eu 62 lauréates (dont 31 nouvelles entrantes). Les lauréats 2015 sont, dans l’ordre pour la catégorie plus de 500 salariés, Davidson consulting (conseil), Mars (grande conso), Kronenbourg (boisson), Decathlon (distribution) et Solucom (conseil). Parmi les entreprises de l’univers marketing-communication: Criteo (18e). Il y en a davantage dans le classement des PME (moins de 500 salariés): Le Bon coin (15e), My Little Paris (18e), Catalina Marketing (31e), Kantar World Panel (33e).
Petites révolutions
Mais le plus important dans ces démarches est sans doute ailleurs: le fait même de se fixer comme objectif d’améliorer les conditions de travail des salariés, et de se mettre en ordre de marche pour y parvenir est, en soi, une petite révolution. «Pour les entreprises, participer à cette démarche permet d’abord d’effectuer une sorte d’audit afin de vérifier que leur marque employeur a du sens, confirme Eric Matarasso. C’est aussi une façon de créer une dynamique dans leur organisation, autour d’un projet d’amélioration des ressources humaines.»
Cela permet aussi de comparer ses pratiques RH à celles d’autres groupes, de les évaluer réellement. «Le principal bénéfice de ces labels, c’est l’interne: rien que pour ça, cela vaut la peine d’y participer», juge le directeur associé de Quatre Vents group. Du coup, les experts RH estiment que même dans des phases de restructuration, la participation à ce genre de palmarès n’est pas absurde: cela permettrait de rassurer les salariés sur le fait que, même dans cette phase délicate, l’entreprise reste à l’écoute de ses collaborateurs.